La légende raconte que Osiris, le dieu de la nuit, contemplé autrefois en Egypte, renaît chaque soir, vieillit progressivement dans la nuit, symbole des ténèbres et royaume des morts, pour se cacher au petit matin et laisser sa place à Rê, le dieu du soleil. De cette dualité serait né le jour et la nuit. Ainsi, tel Osiris, l’actuelle transition serait condamnée à une mort certaine, à une disparition dans les méandres des ténèbres. Sauf événement exceptionnel inattendu, les rideaux tomberaient définitivement sur elle au mois d’Août de l’année en cours. C’est ainsi que les personnalités de la politicaillerie Centrafricaine qui crient le jour, vouloir les élections et une fois la nuit tombée, travaillent efficacement pour son report, mettent les bouchées doubles pour retarder le forum tant attendu de la paix qui semble aujourd’hui avoir du plomb dans l’aile. La question de la tenue effective des prochaines échéances électorales à la date indiquée par l’Autorité Nationale des Élections, se pose avec acuité. Or, ces deux étapes primordiales et incontournables (Forum et Elections) censées conduire le pays vers une sortie de crise apaisée, font encore l’objet de plusieurs atermoiements du pouvoir en place et de nos hommes politiques. Le but étant visiblement de réunir toutes les pièces du puzzle permettant de tirer la transition en longueur. Alors, il serait souhaitable que l’on s’interroge sur la griserie du cirque politique qui ne cesse de retarder le retour à l’ordre constitutionnel dans notre pays.
Griserie du cirque politique
L’honneur, les retombées du pouvoir, l’embourgeoisement, l’opulence, le nerf de la guerre, les voitures et luxueuses villas, sont autant de sinuosités qui favorisent la griserie du cirque politique. Quoique la mission primordiale du pouvoir de Bangui soit la conduite du pays vers les élections groupées de Juillet-Août 2015, force est de constater que toutes les personnalités, qui profitent à outrance du système en place, utilisent très souvent des méthodes peu orthodoxes pour faire perdurer le processus en cours. Même si la présidente Samba-Panza se serait employée à tenir le délai imparti des futures élections, les familiers de la table à manger feraient des mains et des pieds pour bloquer la machine transitionnelle. Inutile de citer des exemples car ce ne serait pas chercher une aiguille dans une botte de foin. Si les choses se passaient convenablement, si nos piteux hommes et femmes politiques avaient le moindre sens du patriotisme, le pays aurait amorcé un retour à l’ordre constitutionnel depuis fort longtemps.
Forum de Bangui
Initialement prévu pour le mois de Février, le Forum de Bangui a été maintes fois repoussé pour raison de calendrier inapproprié. En dépit du spectacle politique de ces temps-ci, il y’a toujours une incertitude qui plane autour de la prochaine date dudit forum. Ce qui nous pousserait à déduire que les pourparlers ne pourront se tenir avant le mois de Mai 2015. Comme si cela ne suffisait pas, bon nombre de Centrafricains se questionnent actuellement sur le caractère exclusif du forum et estiment qu’il risque de se transformer en eau de boudin si jamais il n’est pas inclusif. Toutefois, si ce débat devrait encore s’emparer du paysage politique centrafricain, l’on doit s’attendre à un probable report de la concertation nationale. Qu’en est-il des Militaro-Politiques ?
Paysage Militaro-Politique
De nombreux antagonistes du conflit centrafricain et certains leaders politiques militent sans coup férir pour le prolongement de la transition. Il faut avouer qu’autant ces pseudos frères ennemis à l’origine de la crise, profitent du système pour s’engraisser et se refaire une virginité au sein de l’environnement sociétal, autant certaines personnalités politiques désirent ardemment une longue transition car elles peinent actuellement à mobiliser leurs fonds de compagne et à rameuter également un nombre consistant de militants autour de leur candidature. Tant que des Anti Balakas et des Selekas continueront d’être reçus au sein des instances internationales, il est tout à fait normal qu’ils entretiennent le chaos pour bénéficier de ces honneurs inopinés. Dans ce cas, l’Autorité Nationale des Élections ne doit point entretenir un flou artistique.
Autorité Nationale des Élections
Bien que l’Autorité Nationale des Élections soit chargée d’organiser les prochaines échéances électorales, celle-ci peine à imposer un calendrier pour la tenue des prochains scrutins en Centrafrique. Qu’on se le dise, il n’y a aucune lisibilité sur l’organisation et le fonctionnement de cet organe. En dehors des dates de la tenue des futures élections groupées que l’Autorité Nationale des Élections a avancé à la hussarde, l’on a aucune idée sur son chronogramme d’action. En plus, le Centrafricain lambda n’est guère situé sur la date fatidique du recensement général, ni sur celle de la distribution des cartes d’électeurs, encore moins sur celle de l’achat des matériels électoraux, de la convocation du corps électoral et du scrutin proprement dit. Pourquoi l’Autorité Nationale des Élections ne fait-elle pas preuve de professionnalisme? Confond t-elle vitesse et précipitation dans l’exercice de ses attributions? En tout cas, la Communauté internationale ne cache pas son inquiétude et les données risqueront de changer d’ici peu en Centrafrique.
Communauté internationale
Le manque de repère et d’objectif de la transition centrafricaine agacent sérieusement la Communauté internationale. Non seulement la gestion quotidienne des forces stationnées à Bangui lui coûtent extrêmement cher, aussi, la Communauté internationale constate que la plupart des acteurs nationaux impliqués dans le processus en cours ne font que profiter de l’instabilité du pays pour s’enrichir.
Face à l’évidence; notamment les fâcheuses tendances aux guerres de positionnement qui empoisonnent le fonctionnement du pays, les valses d’égos de la classe politique centrafricaine qui rendent souvent difficile la gestion consensuelle de la transition, la tergiversation criarde de l’Autorité Nationale des Élections, le probable renvoi des futures élections aux calendes grecques, les prétendants au fauteuil présidentiel qui soutiennent le report des élections car ne disposant pas actuellement de moyens financiers pour battre compagne et le manque d’objectif de l’actuelle transition; la Communauté internationale parle de plus en plus d’une troisième transition.
Certaines voix autorisées en France souhaitent que la troisième transition soit menée par un Officier supérieur des Forces Armées Centrafricaines puisque les autres acteurs nationaux n’ont pas été à la hauteur de la tâche. D’après une source très bien introduit dans les milieux secrets en France, plusieurs noms d’Officiers circulent actuellement dans les hauts lieux en France. Il s’agirait des officiers tels que : Dolowaye, Bouba, Galouty, Timagoua, Lengbé, Bakossa, Mobébou, Bombayeke et plus particulièrement « James » Gaston Gombor dont le nom reviendrait avec insistance.
Une chose est sûre, les autorités françaises seraient décidées à couper le robinet de ces assoiffés politiques qui ne cessent d’hypothéquer l’avenir de la population centrafricaine. Si c’en est le cas, nous pouvons alors dire que les mots commencent réellement à avoir des effet immédiats contre les maux de la Centrafrique.