Cette exigence fait partie des trois préalables exigés par la coordination des Anti-balaka avec la tenue du forum de Bangui. Le pré-forum national organisé par le gouvernement à l’intention des groupes armés suit son cours. Lundi 20 avril dernier, fut le tour des Anti-balaka d’être entendu par le gouvernement représenté par Mme Marie Noëlle Koyara ministre d’Etat à la défense et le Colonel Noël Selesson, Haut-commissaire au DDR/RSS, devant la communauté internationale représentée à un haut niveau.
La délégation des Anti-balaka que conduisait Edouard Patrice Ngaïssona, leur coordonnateur général ne s’est pas contenté des désidératas à prendre en compte dans le forum, mais ces derniers ont poussé le bouchon loin en présentant trois préalables.
Véritable patate chaude pour le gouvernement ! Ce sont trois points, apparemment non négociables, que la Coordination nationale des Anti-balaka a formulé lors de cette rencontre en termes de « préalables ». C’est comme si tous les participants étaient astreints à l’obligation de ne faire aucune déclaration à la presse. Mais Igor Lebrun Lamaka, Porte-parole des Anti-balaka a réussi à déroger à la règle et résume la quintessence des préoccupations exprimées par son entité : « En plus de tous les aspects du DDR (Désarmement démobilisation et réinsertion) concernant tous les éléments Anti-balaka tant militaires que civils, nous avons posé trois préalables avant la tenue du forum national de Bangui.
Premièrement, nous avons demandé la libération pure et simple de nos frères abusivement arrêtés et qui depuis huit mois pour certains et neuf mois pour les autres, sans qu’un procès soit ouvert sur leur situation. Deuxièmement, nous avons demandé l’annulation pure et simple des mandats d’arrêts délivrés ci et là, soit par le Procureur de la République, soit par le Ministre de la sécurité publique et autres à l’encontre de leurs frères. Car, dans la réconciliation, il y a d’abord le pardon et donc la réconciliation, à notre humble avis, passe avant la justice. Enfin troisièmement, nous demandons que tous les mercenaires étrangers de la Séléka puissent quitter le territoire avant le forum, car nous estimons que le dialogue et la réconciliation ne doivent se faire qu’entre centrafricains. Nous allons discuter avec nos frères Séléka centrafricains, et non avec des étrangers. »
Lamaka s’est réjoui par ailleurs de ce que les Anti-balaka ont trouvé, cette fois-ci, des interlocuteurs posés à les écouter. « Je tiens à saluer la bonne écoute de la communauté internationale et du gouvernement vis-à-vis de nos revendications. Nous avons entendu, par exemple la Ministre d’Etat à la défense Mme Marie Noëlle Koyara dire que l’État a le pouvoir de tout faire, même pour accorder une mesure de grâce à nos frères détenus, avant ou à l’issue du forum. » a-t-il ajouté.
Selon le Haut-commissaire au DDR/RSS, la série de rencontres que le Premier ministre a ouverte le 6 avril dernier se déroule très bien sous son contrôle. « Déjà cinq groupes armés sont passé individuellement pour exprimer leurs désidératas, il s’agit notamment du Révolution-justice (RJ), le FDPC, l’UFR et l’UFR-Fondamentale et la Coordination des Anti-balaka qui viennent de terminer. La Sélaka Renouveau passera ce soir. » a résumé Colonel Noël Selesson.
Notons que la suite du chronogramme de rencontres avec les groupes armés prévoit le RPRC et le MLCJ pour mardi 21 avril ; le FPRC et l’UPC vont clôturer la liste le mercredi 22 avril.
Toutes les préoccupations exprimées constitueront le bloc des attentes des groupes armés qui seront soumis au forum national de Bangui qui s’ouvrira le 27 avril prochain, et ce, jusqu’au 4 mai prochain.
Bangui Fred KROCK Pour CNC