Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Salaheddine Mezouar, a fait part, vendredi au siège des Nations unies à New York, de la détermination et de l'engagement du Maroc, en sa qualité de président de la configuration République centrafricaine (RCA), à œuvrer pour la mobilisation internationale en vue d'un retour à la paix et à la stabilité dans ce pays. «En sa qualité de président de la configuration République centrafricaine de la Commission de consolidation de la paix, le Maroc, ainsi que l'ensemble des membres de la configuration, œuvrent avec détermination en faveur d'une mobilisation constante de la communauté internationale pour la résolution de la crise en République centrafricaine», a dit M. Mezouar lors d'une réunion de haut niveau sur la situation en RCA.
Cette réunion, organisée à l'initiative du secrétaire général des Nations unies, a vu la présence de nombreux Chefs d'État, notamment les Présidents de la Centrafrique, du Congo, du Gabon et du Tchad, en plus de ministres et de représentants d'organisations internationales. Le Maroc s'est vu confier au courant de cette année la présidence de la configuration centrafricaine qui relève de la commission de consolidation de la paix de l'ONU. En cette qualité, le Maroc est appelé à contribuer à la coordination de l'action internationale en faveur du rétablissement de la sécurité et du retour à la paix et à la stabilité dans ce pays», rappelle-t-on. La configuration demeure mobilisée, afin de lancer les fondations d'un processus de consolidation de la paix reposant sur des bases solides, a dit le ministre, ajoutant que de par sa composition, celle-ci met à profit son rôle unique en tant que plateforme politique rassemblant l'ensemble des acteurs impliqués dans la résolution de la crise en République centrafricaine, les pays de la sous-région, les institutions financières internationales ainsi que les organisations régionales et sous-régionales concernées, encourageant une cohérence dans les diverses actions entreprises.
À ce titre, et en étroite collaboration avec la Minusca (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique) et les autorités de transition, la configuration est disposée à apporter un soutien significatif en vue d'assurer un dialogue politique inclusif, de renforcer les institutions étatiques et d'entamer le processus de réconciliation nationale, a indiqué le ministre, soulignant que la configuration a également une «expérience avérée et reconnue» en matière de Désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) et de Réforme du secteur de la sécurité (RSS). Abordant l'aspect financier, M. Mezouar a souligné que la configuration «travaille en étroite collaboration avec le Fonds pour la consolidation de la paix, instrument dont les ressources sont limitées, mais qui a un rôle de premier plan, car il fait office de catalyseur et permet d'orienter les financements des institutions financières internationales».
Le Fonds a déjà «financé trois projets en République centrafricaine à propos desquels nous avons fortement sensibilisé l'ensemble des partenaires. Actuellement, le Fonds se penche sur l'opportunité d'apporter un soutien financier au plan de réconciliation nationale», a-t-il poursuivi. Et de saisir cette occasion pour «réitérer notre soutien au processus de Brazzaville, qui a suscité l'espoir de la population centrafricaine et qui constitue une première étape vers la stabilisation du pays», et féliciter le médiateur, le Président du Congo, Denis Sassou Nguesso, «pour son engagement», soutenu par l'ONU et l'Union Africaine.
À présent, a-t-il préconisé, il s'agit de «veiller à sa mise en œuvre, notamment au niveau local et national, afin de tourner la page d'une crise qui, confrontée à l'instrumentalisation politique, a débouché sur des affrontements ethnico-religieux sans précédent» en République centrafricaine. Aujourd'hui, bien que la «situation sécuritaire commence à se stabiliser, l'urgence demeure, particulièrement au niveau humanitaire», a fait observer M. Mezouar, précisant que «plus de la moitié de la population dépend toujours de l'assistance humanitaire pour survivre» et appelant à un «soutien accru des bailleurs de fonds (...) surtout avec la perspective d'une crise alimentaire qui risque de s'abattre sur le pays». Le ministre a saisi, cette occasion, cette fois-ci en sa «qualité nationale» pour saluer les efforts des pays de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), et l'engagement personnel de ses Chefs d'État, en appelant à un soutien accru à ces pays, sachant que les «conséquences de la crise centrafricaine représentent un risque» pour l'ensemble de la sous-région.