L’ancien ministre et candidat déclaré à la présidentielle centrafricaine, Charles Armel Doubane s’est dit satisfait de l’adoption de la loi créant la cour pénale spéciale. Pour lui, la cour pénale internationale doit continuer ses opérations en Centrafrique malgré la création de cette cour spéciale. Il l’a dit dans une interview accordée à nos confrères du RJDH le jeudi 23 avril 2015.Charles Armel Doubane inscrit la cour pénale spéciale dans la logique de la lutte contre l’impunité en République Centrafricaine « l’adoption du projet de loi créant la cour pénale spéciale est une bonne chose. Cette cour apporte un soutien à la lutte contre l’impunité voulue par le peuple centrafricain dans son ensemble » a-t-il précisé.
L’ancien ministre, aujourd’hui candidat à la présidentielle pense que la création de cette cour mixte s’impose du fait que l’appareil judiciaire de la République Centrafricaine a pris un coup suite à la crise que le pays a connue « si le pays fonctionnait normalement, si les institutions ne s’étaient pas effondrées et que la justice n’ait pas pris de coup suite à cette crise, on aurait pas fait appel à des juridictions spécialisées pour régler les litiges et les problèmes. Alors comme l’Etat s’est effondré et qu’il nous faut absolument ramener la paix qui passe par une justice rendue en faveur des victimes en faveur du peuple, c’est une bonne chose que cette juridiction soit créée ».
Pour Charles Armel Doubane, la création de la cour pénale spéciale ne doit pas être un blocage à la procédure de la cour pénale internationale « la création de cette cour ne doit pas empêcher les opérations allant dans le sens de la poursuite de la cour pénale internationale en République Centrafricaine. La Cour Pénale Internationale devra continuer ses opérations dans ce pays » a-t-il insisté.
Ce dernier a appelé à la reconstruction de la justice « en reconstruisant l’Etat, reconstruisons aussi la justice centrafricaine, en réhabilitant celle-là, en formant nos juges, en donnant les moyens à la justice nationale. Je pense aux juges, avocats et autres professionnels de droits qui doivent avoir les moyens de travailler correctement. C’est à ce prix que nous aurons crée un Etat de droit qui fait partie de la démocratie » a expliqué Charles Arme Doubane.
Plusieurs fois ministre en Centrafrique et une fois ambassadeur de la République Centrafricaine auprès des Nations Unies, Charles Armel Doubane a déclaré sa candidature à l’élection présidentielle centrafricaine, le 24 janvier 2015. C’est à Bouar, ville située à 500 Km de Bangui que ce dernier a choisi pour déclarer cette candidature. Il est l’une des personnalités ayant refusé d’entrer dans le gouvernement de Michel Djotodia après le coup d’Etat de la Séléka en mars 2013.
Le projet de loi créant la cour pénale spéciale a été adopté avec amendement par le Conseil National de Transition le mercredi 14 avril 2015. La loi devra être promulgué par la cheffe de l’Etat de transition.
Sylvestre Sokambi