Initialement prévu du 27 avril au 04 mai, puis reporté du 04 à 11 mai prochain le Forum national de Bangui est aujourd’hui entré dans une phase de guerre de quotas. Séléka, Anti-balaka,
communauté musulmane, etc. se battent pour avoir plus de places à ces assises historiques. Et pourtant, de l’avis du Président de la Chambre de commerce d’industrie des mines et de l’artisanat, Robert Ngoki, comme pour beaucoup d’autres d’observateurs avisés, les causes profondes sont essentiellement économiques. Et cette dimension économique n’a pas trouvé sa place au Forum, car le pont principal entre l’État et les opérateurs économiques, notamment la Chambre de commerce n’est pas sur la liste des participants.
En effet, beaucoup d’observateurs avisés de la vie socio-politique et économique de la République centrafricaine sont d’accord que les récurrentes crises militaro-politiques dans le pays n’ont que pour fondement, la pauvreté. Une pauvreté extrême pour un pays insolemment riche en ressources naturelles. Ce paradoxe ne mérite-t-il une place de fortune au Forum national de Bangui jusque-là considéré comme la solution miracle pour exhumer tous les maux du pays et proposer des réponses idoines ? Malheureusement, la principale interface des opérateurs économiques, la Chambre de commerce fait partie des oubliés.
Qu’à cela ne tienne Robert Ngoki encore sur la liste des non-partants au Forum a tenu à exprimer quelques désidératas au plan socioéconomique qui, à son avis, devraient être au centre du débat au Forum. Le Président de la Chambre de commerce est parti du postulat que si l’actuelle crise militaro-politique en Centrafrique a pris une connotation religieuse opposant musulmans et chrétiens, c’est simplement parce que le musulman, conscient de l’immensité de la richesse de la RCA a, non seulement, investi de manière sérieuse dans le domaine économique, mais aussi a su se constituer une économie. Evidemment, le fruit de cette philanthropique vision, c’est l’accumulation d’un certain nombre de biens par le musulman qui a suscité en quelque sorte, la jalousie de son frère chrétien. Et au Forum de Bangui, ce débat devrait être porté.
Aussi, le paradoxe entre RCA ‘’pays riche en ressources naturelles’’ et RCA ‘’pays pauvre de la planète, de l’avis du Président Ngoki, devra être débattu également. En effet, quelques chiffres suffisent pour se rendre à l’évidence de ce que veut montrer le Président de la Chambre de commerce : 470 indices minéraux, des ressources halieutiques, cynégétiques et sylvicoles inégalables avec 15 millions d’hectares de terre arable, du pâturage et de pluviométrie dont dispose la RCA ; paradoxalement le pays occupe la 185ème place sur 185 du classement mondial de Doing Business en 2012, la 167ème place sur 192 du classement du PIB mondial en 2012 et la 144ème place sur 174 du classement de l’Indice de perception de la corruption de Transparency International et le 174ème rang de l’Indice du développement humain (IDH).
C’est de ce paradoxe qu’il s’agit. Histoire de débattre des questions de l’exploitation véritable de ses richesses naturelles afin de renverser la tendance, tout en tenant justement compte de la répartition équitable des revenu entre les centrafricains.
Dernier avis transversal de Ngoki par rapport à cette analyse de la situation, « la priorité dans tout cela, c’est que la paix revienne dans le pays, qu’il y ait la sécurité, afin de permettre aux investisseurs de venir développer les différents secteurs du pays au profit des populations. Dès lors qu’il y aura la sécurité et la paix, les opérateurs économiques nationaux pourront eux-aussi s’épanouir, toujours pour le bien des populations et pour un véritable développement de notre pays. » a conclu le Président de la Chambre de commerce.