Comment ne pas relever tout d’abord au sujet des assises prévues pour avoir lieu prochainement dans la capitale centrafricaine, l’immense frilosité autour de la date effective de sa tenue, laquelle semble se révéler aussi improbable que la parousie est plausible, à chaque fois que l’on s’approche d’une échéance fixée. Ainsi, du mois de février 2015, on est passé tour à tour au mois de mars puis d’avril 2015. Aujourd’hui, à force d’entendre colporter régulièrement de vraies-fausses informations sur le budget du forum qui ne serait pas encore entièrement bouclé, osons tout simplement gager que le 4 mai 2015 tiendra toutes ses promesses et que toutes les questions liées à la logistique seront singulièrement bien gérées.
Par ailleurs et au-delà de toutes les surprises – agréables ou désagréables -, qui ne sont pas à écarter totalement dans les jours à venir, l’une des questions qui me taraudent l’esprit à l’heure actuelle, reste celle de savoir lequel des substantifs jusqu’ici utilisés, devons-nous définitivement retenir, pour qualifier et définir les assises de Bangui. En d’autres termes, faut-il parler de :
Forum de réconciliation ?
Forum de dialogue politique ?
Dialogue Politique National (DPN) ?
Dialogue de Réconciliation Nationale (DRN) ?
Dialogue National de Réconciliation (DNR) ?
Forum de dialogue politique et de réconciliation nationale (décret relatif à la commission technique)?
Forum national ?
Forum de Bangui ?
Forum national de Bangui (voir les TDR des commissions thématiques) ?
Forum de ci, forum de çà, ce sont ici les différents termes qu’on retrouve aussi bien dans les documents officiels que dans certains écrits publiés par des particuliers. Alors de grâce, qu’on veuille bien s’entendre sur les mots, car ils ont un sens qui présuppose leur contenu. En retenant apparemment l’intitulé officiel de « Forum National de Bangui », ne cherche-t-on pas à éviter de cette manière, de mettre en exergue les questions brûlantes de dialogue, de justice et de réconciliation ? Pour tout dire, à quel type de rencontre les Centrafricains sont-ils conviés et de quoi devront-ils exactement parler pendant cette toute petite semaine, délai à tout point de vue très court pour traiter des grands sujets retenus?
Ceci étant, il convient de souligner qu’à peine la Présidente de la transition, a-t-elle été obligé d’abroger les « décrets portant création du présidium du forum national et désignation des membres du comité technique d’organisation du forum national de Bangui », que c’est autour du grand Kamoun, le Premier Ministre de Samba-Panza de publier un arrêté qui nomme à la tête de presque toutes les commissions techniques du Forum National de Bangui, des membres de son gouvernement et autres personnalités de la transition. Soit. Mais on le sait, ceci est une nouvelle provocation visant sans doute à faire perdre ou gagner du temps, suivant l’endroit où l’on se situe et d’où l’on parle. On sait également, que le CNT et la classe politique, en l’espace d’une dizaine de jours, seraient mal venus de vouloir déclencher une nouvelle polémique et un nouveau combat qui risqueraient de mettre de l’eau au moulin de l’exécutif, très prompt à faire passer tous ceux qui ont raison, pour des « empêcheurs d’aller au forum ».
A qui donc le tour de prendre ses responsabilités ?
Dans tous les cas, les assises nationales à venir, sont pour le peuple centrafricain une occasion inespérée de faire entendre sa voix directement à travers des personnes sensées le représenter quel que soit leur mode de désignation. Aussi, il n’est pas vain d’adresser un message fort, clair et net à l’endroit de ces derniers ; Que personne en effet, ne cherche à trouver dans cette « aubaine » ou plutôt ne s’imagine avoir été ainsi convié, à prendre part à une partie de plaisir consacrée à une promenade de santé, ou encore à un repos de convalescence. Le Forum National de Bangui, devra à tout prix être le FORUM DU PEUPLE. Donc, que le peuple centrafricain à travers tous ses représentants, proclame et revendique d’entrée de jeu, l’autonomie de ce forum qui pourra ainsi se donner le droit et le pouvoir de s’autogérer quant à son ordre du jour, le choix des présidents de commission, le déroulement de ses travaux, la création des organes permanents de dialogue et réconciliation à mettre en place, l’applicabilité de ses résolutions et recommandations, particulièrement en ce qui concerne le sort de l’actuelle transition etc…
En tout état de cause, les Centrafricains devront s’approprier ce FORUM DU PEUPLE et faire de cette rencontre nationale, le point de départ d’une nouvelle dynamique susceptible de permettre de bâtir les véritables fondations de la nouvelle Centrafrique. Dès lors, tout dépend de la qualité et de l’engagement de tous ceux qui, en acceptant d’être des représentants du peuple, portent chacun individuellement, une grande responsabilité morale devant leur conscience, devant le peuple tout entier, et devant l’Histoire de notre pays.
Que chaque centrafricain personnellement et tous ensemble s’interrogent : Quelle terre entendons-nous laisser en héritage à nos fils et petits fils ?
E KOU E KE BA !!!
GJK – L’Élève Certifié
De l’École Primaire Tropicale
Et Indigène du Village Guitilitimô
Penseur Social