Le gouvernement centrafricain a menacé mardi de radiation les policiers de Bangui qui sont en grève depuis le 11 avril pour de meilleures conditions de travail et de salaire.
Ce mouvement très suivi a contraint les autorités à faire appel aux policiers municipaux, à la gendarmerie et à la police de la force onusienne pour remplacer les grévistes.
"Le gouvernement se réserve le droit de prendre des mesures disciplinaires de dernière rigueur, allant du non paiement des jours de grève à la radiation pure et simple", a déclaré le ministre de l'Administration du Territoire et porte-parole du gouvernement Modibo Bachir Oualido
"Comptant sur le patriotisme des uns et des autres, le gouvernement lance un vibrant appel aux agents de la police pour qu'ils reprennent immédiatement le travail", a-t-il ajouté.
Les policiers réclament notamment l'application d'un statut octroyé en 2009 qui leur accorde des primes vestimentaires, de logement et de grade. Un policier de base gagne environ 60.000 F CFA (un peu moins de 100 euros).
Le ministre a accusé les grévistes "de menaces verbales et insultes à l'égard des membres du gouvernement" et de refuser "systématiquement de se plier au principe de suspension de la grève en vue des négociations".
Le 17 avril, le ministre de la sécurité, Nicaise Samedi Karnou avait tenté de désamorcer le mouvement avec une vague d'avancements à titre exceptionnel d'hommes du rang et des sous-officiers. Mais, dans un document que font circuler les grévistes, ceux-ci déclarent que "la décision du chef du département crée un désaccord au sein des policiers et les détourne de leurs revendications".
Avant la crise centrafricaine, la police comptait environ 3.000 éléments, essentiellement concentrés dans la capitale, mais leur nombre a baissé et le ministre a notamment demandé le recrutement de 600 auxiliaires de police.
Cette grève survient alors que Bangui doit accueillir à partir du 4 mai un Forum rassemblant les principaux acteurs de la crise centrafricaine dans le but de poursuivre la transition démocratique.
Selon de nombreux observateurs, la refonte des forces de l'ordre centrafricaine -- l'armée mais aussi la police et la gendarmerie-- pour pouvoir assurer la paix dans le pays est un des enjeux majeurs de la transition.