Selon la coordonnatrice humanitaire des Nations unies en RCA, Claire Bourgeois, la situation en Centrafrique est alarmante et une enveloppe d'environ 580 millions de dollars est nécessaire.
La poursuite des affrontements entre groupes armés et l’absence de l’autorité de l’État dans certaines parties du pays continuent de faire fuir les populations. Selon la responsable humanitaire, environ 900.000 personnes ont quitté leur domicile depuis décembre 2013 : plus de 200.000 d’entre elles sont installées dans les sites des déplacés internes parfois sans espoir de survie et 460.000 autres ont quitté le pays pour se réfugier dans les pays voisins.
Au sujet des réfugiés, le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), n’a reçu jusqu’alors que 9% des 331,2 millions de dollars nécessaires pour répondre aux besoins des réfugiés centrafricains cette année. Ce manque de financement a poussé l’organisation onusienne à réduire de moitié, les rations alimentaires distribuées aux réfugiés centrafricains qui sont installés au Tchad voisin. Cette situation, insiste la coordinatrice régionale du HCR, Liz Ahua, pénalise directement les populations.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) n'a pourtant pas reçu même la moitié de fonds promis. Seulement 14% des 613 millions de dollars demandés pour ce pays en 2015 n’a été déboursé. « Nous devons empêcher que la Centrafrique devienne une crise oubliée », a déclaré la coordinatrice Claire Bourgeois lors d’une conférence lundi à Genève. Et d’ajouter, « si les besoins humanitaires dans ce pays sont tellement importants, c'est parce qu'il a été oublié pendant de nombreuses années. »
La Centrafrique a basculé dans le chaos et l’anarchie depuis le coup d’État qui a renversé l’ex-président François Bozize en mars 2013. Le chef de l'ex-coalition séléka, Michel Djotodia qui a pris le pourvoir, a été contraint à la démission début 2014 par les dirigeants de la sous-région. Malgré, la présence des forces internationales, la mission onusienne Minusca, la force française de la Sangaris et la mission européenne EUFOR-RCA, la situation humanitaire et sécuritaire ne s’est pas véritablement améliorée.
Le processus transitionnel en cours dans le pays tend à sa fin, avec l’organisation en juillet et août prochains des élections présidentielle et législatives. En attendant, le pays se prépare à accueillir du 4 au 11 mai 2015, un forum de paix et de réconciliation entre tous les protagonistes de la crise centrafricaine.
Fiacre Kombo