Les cours des produits alimentaires sur les marchés internationaux ont reculé de 6 % entre avril et août 2014, atteignant leur niveau le plus bas depuis quatre ans, selon la dernière édition du rapport trimestriel Food Price Watch du Groupe de la Banque mondiale. Cette forte baisse s’explique surtout par le repli des prix du blé et du maïs, qui ont cédé respectivement 19 et 21 % sur la période, contrairement au riz, en hausse de 13 %. Les perspectives sont excellentes pour les récoltes et les stocks alimentaires de l’an prochain.
« Une aussi forte baisse des prix alimentaires internationaux est bienvenue, surtout après les augmentations de ces derniers temps, souligne Ana Revenga, directrice principale du pôle Réduction de la pauvreté du Groupe de la Banque mondiale. Mais, avec des prix qui restent instables et de nouveaux risques qui menacent de plus en plus les plus vulnérables, nous devons disposer d’outils permettant de réagir rapidement en cas de nouvelle flambée des prix alimentaires. »
Les prix des céréales sur les marchés intérieurs sont restés globalement stables, à l’exception de l’Amérique centrale et de certaines régions d’Afrique de l’Ouest, où l’épidémie d’Ébola perturbe en partie la situation. Les fluctuations des prix dans les différents pays ont affiché leurs variations annuelles habituelles, avec de fortes hausses sur les marchés observés au Soudan et en Éthiopie, mais une baisse en Argentine. Les prix du maïs ont reculé sur les marchés d’Afrique, tandis que le riz s’est renchéri au Viet Nam, en Thaïlande et en Inde.
Selon la dernière édition du rapport Food Price Watch, les prix alimentaires mondiaux d’août 2014 sont inférieurs de 6 % à leur niveau d’août 2013 et se situent à 21 % en deçà de leur record absolu d’août 2012.
L’Observatoire de la crise des prix alimentaires
Le recul des cours internationaux des produits alimentaires et la stabilité relative des prix intérieurs font de cette période un moment idéal pour se préparer aux futures crises. Aussi, parallèlement à la sortie du dernier rapport Food Price Watch, le Groupe de la Banque mondiale inaugure une nouvelle plateforme interactive qui viendra enrichir le corpus grandissant de travaux sur le suivi des prix alimentaires. Accessible à tous et à tout moment, l’« Observatoire des crises alimentaires » permettra à l’ensemble des acteurs concernés — décideurs, ONG, entreprises privées et autres partenaires — de consulter des informations essentielles, de déceler le déclenchement d’une crise alimentaire ou encore de surveiller les éventuelles émeutes de la faim et d’en comprendre les causes. L’enjeu est de mieux choisir les politiques à adopter pour prévenir et gérer avec efficacité ces crises.
L’action du Groupe de la Banque mondiale en bref
Le Groupe de la Banque mondiale s’emploie à renforcer ses investissements dans l’agriculture et les secteurs connexes. En 2014, ses nouveaux engagements ont atteint 8,3 milliards de dollars. L’aide conjuguée de la BIRD et de l’IDA consacrée au secteur agricole est passée à 4,3 milliards de dollars sur l’exercice 2014, contre 3,6 milliards pour l’exercice 2013.
Sur l’exercice 2014, l’IFC a investi 4 milliards de dollars en faveur d’opérateurs privés de la chaîne alimentaire, dans le but d’appuyer des projets visant à élargir l’accès aux financements, aux intrants (semences, équipements et conseils) et aux marchés à travers l’amélioration des infrastructures et des unités de transformation.
Lancé par la Banque mondiale en 2008, le Programme d’intervention en réponse à la crise alimentaire mondiale (GFRP) apporte une aide aux pays victimes de la hausse des prix alimentaires. À travers des fonds d’urgence alloués aux agriculteurs, à l’achat de semences et d’engrais et des programmes de repas scolaires d’urgence — pour une enveloppe globale de 1,6 milliard de dollars — le GFRP a touché pratiquement 70 millions de personnes dans 49 pays.
Le Groupe de la Banque mondiale soutient le Programme mondial pour l’agriculture et la sécurité alimentaire (GAFSP). Neuf pays et la Fondation Bill et Melinda Gates se sont engagés à verser environ 1,4 milliard de dollars, sachant que 1,2 milliard de dollars ont déjà été débloqués.
Le Groupe de la Banque mondiale coordonne son action avec celle des organismes des Nations Unies dans le cadre du Groupe de travail de haut niveau sur la sécurité alimentaire mondiale, de même qu’avec celle des organisations non gouvernementales. Il apporte son appui au Système d’information sur les marchés agricoles (AMIS), avec l’objectif d’améliorer la transparence des marchés des produits alimentaires.Le Groupe de la Banque mondiale prône une augmentation des investissements dans la recherche agronomique, notamment par le biais du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (CGIAR), et la surveillance des échanges agricoles afin de déceler d’éventuelles pénuries alimentaires.
Le Groupe de la Banque mondiale œuvre pour une meilleure alimentation des groupes vulnérables : au cours de la décennie écoulée (2003-2013), l’IDA, le fonds de la Banque mondiale pour les pays les plus pauvres, a financé des services nutritionnels de base pour plus de 210 millions de femmes enceintes et allaitantes, d’adolescentes et d’enfants de moins de cinq ans. La Banque mondiale est également un partenaire actif du mouvement SUN pour le renforcement de la nutrition et soutient la plateforme de connaissances SecureNutrition Knowledge) qui a pour mission d’améliorer la nutrition par des investissements dans l’agriculture.