La ville de Birao, au nord de la République centrafricaine, qui compte 10 000 habitants, subit de plein fouet les conséquences de l’isolement et bénéficie de peu d’aide. La population doit faire face à l’absence prolongée de services publics et à une arrivée de personnes déplacées en raison du conflit.Située à plus d’un millier de kilomètres de Bangui, Birao est difficilement accessible par voie routière et quasiment inatteignable en saison pluvieuse. « C’est un grand défi pour les rares organisations qui tentent de venir en aide à la population », déclare Marius Cocoa, responsable
du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans la région. « Bien que n’étant pas touchée directement par les affrontements, la population manque de soins de santé, d’eau potable ou de vivres. Les problèmes structurels et de développement d’avant la crise n’ont fait
que s’aggraver », ajoute M. Cocoa.
En effet, le personnel et le matériel médical sont très insuffisants malgré les efforts déployés par les quelques organisations humanitaires présentes dans la ville où le paludisme et les maladies diarrhéiques touchent particulièrement les enfants. « Le personnel médical autre fois basé à Birao a préféré retourner à Bangui. Par ailleurs, l’unique centre de santé de la ville connaît régulièrement des ruptures dans le ravitaillement en médicaments du fait des difficultés logistiques », précise M. Cocoa. La faible pluviométrie dans la région a des effets notamment sur l’agriculture, ne permettant pas de combler les besoins alimentaires de la population, qui doit également accueillir plus de 700 personnes déplacées ayant fui les violences dans d’autres parties de la République centrafricaine. L’accès à l’eau potable reste aussi une des grandes préoccupations à Birao. Les pompes à eau sont pour la plupart en panne, poussant certains habitants à consommer une eau de mauvaise qualité ou contaminée.
Face à cette situation humanitaire difficile, le CICR développe depuis 2012 à Birao plusieurs projets. En vue de promouvoir l’autosuffisance alimentaire, l’institution met en œuvre des activités maraichères et la culture d’une variété de manioc résistant à la mosaïque, une maladie qui réduit considérablement la production. En outre, le CICR gère un programme de santé dans le cadre de la lutte contre le paludisme en fournissant des soins gratuits aux patients. En mars, près de 390 patients ont consulté et plus de 340 patients ont été traités. À cela s’ajoutent des activités visant à réhabiliter les puits et les pompes de forage afin de réduire les risques de propagation des maladies hydriques. « Les besoins de la population de Birao sont énormes et nécessitent un soutien accru de la communauté internationale sur le long terme », ajoute M. Cocoa.
Ailleurs en RCA, du 1er au 31 mars 2015, le CICR, en coopération avec la Croix-Rouge centrafricaine, a :
· réalisé près de 130 interventions chirurgicales à l’hôpital communautaire de Bangui et une dizaine à Kaga Bandoro ;
· assuré plus de 360 consultations médicales à l’hôpital communautaire de Bangui et près de 2 200 à l’hôpital préfectoral de Kaga Bandoro ;
· procédé à une réunification transfrontalière d’un enfant centrafricain avec sa famille au Cameroun ;
· permis aux familles séparées à cause du conflit de maintenir le lien à travers l’échange de 219 messages Croix-Rouge et de 141 appels téléphoniques ;
· distribué des vivres à près de 8 100 personnes déplacées à Bangui ; 3 600 dans la commune de Danga Gboudou dans la sous-préfecture de Bambari et soutenu 20 familles d’enfants malnutris avec du cash à Kaga Bandoro ;
· continué de fournir, chaque jour, de l’eau potable à quelque 20 000 personnes déplacées à Bangui, à plus de 11 000 personnes déplacées de Bambari et à l’hôpital de la ville, et à près de 9 000 personnes déplacées à Kaga Bandoro, ainsi qu’à plus de 10 000 habitants de Ndele à travers le réseau de la Société de distribution des eaux de Centrafrique (SODECA) ;
· distribué des matériaux et outils de construction à Bambari, permettant de finaliser le
projet de reconstruction des 31 maisons détruites lors des violences ;
· distribué de kits d’outils de maçonnerie à 1 064 ménages à Dekoa pour permettre la
reconstruction de leurs maisons endommagées ;
· organisé des séances de sensibilisation au droit international humanitaire destinées à
55 officiers et sous-officiers des forces armées centrafricaines (FACA), 170combattants des groupes armés et 100 militaires de la MINUSCA.
Source CIRC Bangui