Le dossier relatif au viol de mineurs par les soldats français en Centrafrique est contenu dans un rapport de l’ONU ; mais l’on n’avait pas voulu publier ledit rapport. Il a fallu l’indélicatesse d’un des responsables de l’ONU, pour que les autorités françaises en prennent possession le 27 juillet 2014. Pour cela, l’ONU a été accusée d’avoir voulu "étouffer l’affaire". Mais, dans un droit de suite, l’Organisation des Nations Unies se défend.
En, aucun moment, l’ONU, à travers Zeid Ra’ad al-Hussein, actuel Haut Commissaire aux Droits de l’Homme, n’a voulu couvrir les faits comme cela se dit.
"Toute insinuation affirmant que Zeid Ra’ad al-Hussein aurait essayé de couvrir des abus sexuels sur des enfants est franchement offensante", a déclaré aux médias à Genève son porte-parole, Rupert Colville.
Pour lui, jamais Al-Hussein ne se permettra de faire de telles choses compte tenu de la considération qu’il a au sein du système des Nations Unies. "Al-Hussein, est considéré au sein des Nations unies comme le grand spécialiste de la question des violences sexuelles commises par les troupes de maintien de la paix", a-t-il ajouté.
Raison pour laquelle il a toujours appelé à la "tolérance zéro" envers ces crimes.
Outre M. Al-Hussein, il souligne que l’ancienne juge à la Cour pénale internationale, Navi Pillay, Haut Commissaire aux Droits de l’Homme, au moment des faits, ne doit pas non plus être soupçonnée.
Au fait, en ne parlant pas publiquement d’une enquête dans ce dossier, c’est à juste titre. Car, "parfois l’ONU ne peut évoquer publiquement une enquête, et ce afin de protéger les victimes, en particulier lorsqu’il s’agit de très jeunes enfants", a précisé M. Colville.
Et malheureusement, a-t-il poursuivi, "c'est le cas en Centrafrique, où une dizaine d’enfants, le plus jeune a neuf ans, affirment qu’en échange de nourriture ou sous la menace, des soldats français ont abusé d’eux sexuellement".
Rappelons que, c’est Anders Kompass, un des cadres humanitaires de l’ONU qui avait transmis ledit rapport à la France. Il s’agit d’un rapport intitulé "Abus sexuels sur des enfants par les forces armées internationales".
Ayant donc violé le règlement intérieur de la boîte, M. Kompass a été suspendu le 17 avril dernier. Aussi fait-il l’objet d’une enquête des Nations unies, au nom de la protection des victimes, a-t-on appris.