Le ministre des Postes, des Télécommunications, chargé des Nouvelles technologies de la République centrafricaine, Bounandele Koumba, expose les actions menées contre la cybercriminalité, et reconnait que les tarifs de roaming en Afrique centrale sont excessifs.
En quoi est-il urgent pour la RCA de lutter contre la cybercriminalité ?
Bounandele Koumba : Nous avons un espace sous-régional qui est aujourd’hui gangrené par le terrorisme, et il est important et urgent pour les six Etats de mettre en place les bases stratégiques pour lutter contre ce fléau qui menace dangereusement nos pays.
Quelles sont les actions déjà menées en RCA pour la lutte contre la cybercriminalité ?
BK : Au plan juridique, il fallait mettre les bases en mettant en place les textes qui régissent la cybercriminalité, et ensuite définir une stratégie au niveau de la sous-région pour assurer une lutte efficace contre la cybercriminalité.
Le forum de Yaoundé a demandé la mise en place de centres d’alertes et de réponses aux incidents cybernétiques. Etait-ce déjà le cas dans votre pays ?
BK : Il s’agit d’un engagement que nous venons de prendre. Nous prendrons toutes les dispositions pour que ces centres d’alertes soient mis en place afin de participer, avec les autres Etats, à la lutte contre ce fléau. Parce qu’il s’agit aujourd’hui d’établir une sorte d’osmose entre nos Etats pour le partage de nos différentes expériences.
La RCA fait partie des pays qui bénéficient du projet du Central African Backbone. Quelle est la situation du déploiement du projet de fibre optique en RCA ?
BK : Nous avons en vue la réalisation du projet CAB en RCA, qui, malheureusement, piétine du fait des turbulences que connaît notre pays depuis plus de deux ans. Mais il s’agit d’une priorité pour nous, parce que si nous devons participer à l’œuvre qui est aujourd’hui engagée suite au premier forum sur la cybercriminalité organisé à Yaoundé, nous devons tout faire pour assurer une connexion efficace afin de jouer véritablement le rôle qui est le nôtre. C’est-à-dire celui d’être avec les autres Etats et de lutter efficacement contre la cybercriminalité.
Comment les TIC peuvent-elles participer à la reconstruction de votre pays ?
BK : Les TIC ont un rôle très important dans la reconstruction du pays. Au plan économique, les TIC ont une très grande part de contribution du fait de leur implication dans toutes les activités économiques. Les TIC revêtent une importance non négligeable et nous pensons mettre un accent pour que leur développement se fasse en tenant compte des priorités des entreprises.
Comment jugez-vous les tarifs de roaming en Afrique centrale et comment faire en sorte que les populations de la sous-région puissent payer moins lorsqu’elles appellent d’un pays à un autre ?
BK : Il s’agit là d’un dossier très délicat. Les tarifs de roaming dans notre sous-région aujourd’hui nous paraissent excessifs. Nous pensons qu’avec les opérateurs de téléphonie mobile nous allons engager des débats et voir la possibilité de réviser ces tarifs afin qu’ils soient abordables aux utilisateurs de la téléphonie mobile.
Propos recueillis par Beaugas-Orain Djoyum pour le magazine Réseau Télécom No 77.