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Forum de Bangui des délégués unanimes pour asseoir la paix en Centrafrique
Publié le mardi 5 mai 2015  |  Centrafrique Presse Info
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© AFP par PAUL J. RICHARDS
La présidente de la transition, Cathérine Samba Panza
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Cathérine Samba Panza a lancé aujourd'hui les travaux du forum de Bangui en présence du Président congolais Denis Sassou Nguesso et des délégués venus de l'extérieur et de l'intérieur de la Centrafrique. A l'hémicycle de l'Assemblée nationale, siège de l'actuel Conseil national de transition (CNT, le parlement provisoire), les attentes des participants sont presque identiques. Tous les délégués, invités à l'occasion, aspirent à la paix et à la réconciliation nationale à l'issue des pourparlers qui vont durer jusqu'au 11 mai prochain.

Herbert Gontran Djono Ahaba, président du Rassemblement patriotique pour le renouveau de Centrafrique ( RPRC), issu de l'ex-Séléka, un des délégués aux assises, trouve qu'il est temps de laver le linge sale. « Je pense qu'il ya plusieurs attentes au sortir de ce Forum. Il est temps que nous, Centrafricains, puissions nous parler afin de nous réconcilier ; je parle d'une véritable réconciliation pour que nous puissions retrouver la paix consolidée pour qu'enfin nous levons le doute sur le vivre ensemble et que la cohésion sociale puisse être sereine parmi nous », a affirmé le leader du RPRC.

Du côté des autorités locales, ils attendent des Centrafricains des actes concrets pour une réconciliation véritable. Denise Madina Djoko est la préfete de l'Ombella M'Poko, « C'est la réussite que nous attendons et nous voulons que ce Forum amène toutes les filles et fils de ce pays à se réconcilier réellement. On appelle la population centrafricaine à dépasser toutes les petites considérations et à se réunir, qu'on puisse revivre comme par le passé ».

Le président du parlement de transition, Alexandre Ferdinand Nguendet, attend du Forum de Bangui, l'organisation des prochaines élections dans un bref délai.

« L'attente du parlement provisoire aujourd'hui, c'est de demander à ce qu'on puisse aller très rapidement aux élections. Il n'y a que le retour du pays vers la voie de la normalité constitutionnelle qui va mobiliser les partenaires internationaux au chevet de la République Centrafricaine. Si, la situation continue et qu'on arrive pas à organiser les élections, je crains que la crise centrafricaine soit oubliée. C'est pourquoi ce Forum de la dernière chance doit traiter tous les sujets pour qu'ensemble on puisse trouver des solutions idoines à la crise centrafricaine » ,a dit Alexandre Ferdinand Guéndet.

A propos de ce Forum de Bangui, les Centrafricains ont exprimé leurs sentiments. Certains pensent que le moment idéal est arrivé pour les filles et fils du pays de prendre conscience. D'autres estiment que le moment d'adoption des résolutions fermes est arrivé pour booster le pays vers la voie du développement.

« Que les représentants au Forum disent des choses qui nous conduisent à la paix définitive. Que le dialogue ne soit pas de la théorie. Il ne faut pas que les acteurs personnalisent le Forum pour le détourner de son objectif. Nous voulons que la paix retrouve sa place dans le pays. Il est question de laisser la latitude aux Centrafricains de dire ce qu'ils ont vécu mais d'être patriotique », ont exprimé ces Centrafricains interrogés sur la question.


Ouverture du Forum de Bangui pour la réconciliation : "priorité aux élections" (médiateur Sassou Nguesso)


Le président congolais Denis Sassou Nguesso, médiateur de la profonde crise centrafricaine, a estimé que la "priorité" était à l'organisation d'élections en ouverture lundi du Forum de Bangui pour la réconciliation, qui réunit des représentants de tout le pays.

"Au sortir du Forum, sans tergiversations, sans atermoiements, la priorité doit être donnée à l'organisation des élections", a affirmé le président congolais.

"Il y a le défi des élections. C'est un défi majeur. C'est un défi urgent. En même temps que le peuple centrafricain, tous nos partenaires requièrent que les élections aient lieu dans les délais prévus (au mois d’aout, ndlr). Afin que la transition ne déborde plus de l'ultime terme qui lui a été prescrit", a-t-il insisté.

La Centrafrique a plongé dans le chaos après le renversement en mars 2013 du président François Bozizé par Michel Djotodia, à la tête d'une rébellion à dominante musulmane, la Séléka.

Les exactions commises par la Séléka dès son arrivée au pouvoir contre les populations majoritairement chrétiennes du pays ont ensuite débouché sur la création de milices d'autodéfense, les anti-balaka, qui s'en sont alors pris aux civils musulmans, plongeant le pays dans une grave crise, sans précédent. Des violences contre les civils qui ont entraîné l'opération Sangaris des forces françaises en décembre 2013, toujours présentes dans le pays ainsi que la force onusienne Minusca.


RCA : Catherine Samba Panza appelle à ne plus ''replonger dans l'abîme''


Bangui (Centrafrique) - La Présidente de Transition en Centrafrique, Catherine Samba Panza, a appelé, lundi à Bangui ses compatriotes à faire de leur propre affaire le processus électoral, soulignant que sa non candidature à la présidentielle ne l’empêchera pas de veiller ‘’sur une bonne organisation des élections’’ afin d’éviter à son pays de ‘’replonger dans l’abîme’’.

‘'La Transition est le fruit d'un compromis national et international. Tout doit être mis en œuvre pour qu'au mois d'août, un gouvernement démocratique soit né. Comme je ne suis pas candidate, je veillerais sur une bonne organisation des élections pour nous éviter que le pays ne replonge dans l'abîme. Le processus électoral est l'affaire de tout le monde'', a dit Catherine Samba-Panza, à l'ouverture des travaux du forum national de réconciliation de Bangui.

‘'Les images de la société centrafricaine ont été ternies dans le monde par des actes barbares, il faut profiter du forum pour montrer au monde que c'est d'un peuple digne'', a-t-elle préconisé avant de souligner que ‘'le forum n'est ni un tribunal populaire ni un cadre de calcul politicien pour distribuer des primes à l'impunité. Les participants doivent avoir une pensée profonde envers les victimes afin de dégager des perspectives prometteuses pour des enfants, femmes centrafricaines''.

Insistant sur le sens de la rencontre, la présidente centrafricaine a affirmé que celle-ci était ‘'un cadre intégrateur sociologique, politique, pour proposer des solutions innovatrices pour un pays moderne. C'est une occasion de mûrir les questions qui nous opposent et divisent pour une nouvelle République Centrafricaine''.

Auparavant, le Président congolais Denis Sassou-Nguesso, médiateur international de la crise, s'était réjoui du privilège qu'il avait de s'adresser ‘'en Centrafrique, au cœur de l'Afrique, pays de rêve de Barthelemy Boganda, sans calcul, avec humilité''. ‘'Je ne suis pas un donneur de leçons, mon pays a connu les mêmes difficultés que le vôtre'',, a-t-il dit avant d'ajouter : ‘'je vous parle en citoyen d'Afrique, fils d'Afrique centrale, voisin, frère, ami et le vrai''.

Pour Denis Sassou Nguesso, ‘'le chemin de la paix est long et ardu mais le succès est à la porté des Centrafricains parce que tous ont la volonté d'arriver à la paix car la dynamique de la paix et d'unité est avec le peuple qui l'a exprimé à travers la consultation populaire à la base organisée en prélude au forum''

‘'Le forum sera une occasion de mettre à profit la population dans l'application effective de l'accord de cessez-le-feu de Brazzaville, de refonder les Forces armées centrafricaines et la nation centrafricaine mais de mettre en place le Désarment, la Démobilisation et la Réinsertion (DDR) des ex combattants. C'est une occasion de recherche de thérapies susceptibles de conjurer le démon de la division et de la guerre en Centrafrique'', a dit Denis Sassou Nguesso, selon qui ‘'La priorité de la transition est l'organisation des élections dans le délai prévu, car il faut que tout le monde respecte les textes qui régissent la transition, c'est souvent au port que les bateaux chavirent''.

A l'ouverture des travaux qui ont démarré avec deux heures de retard sur le programme officiel au Conseil national de transition, beaucoup d'orateurs se sont succédé à la tribune, à l'image du maire de Bangui, Hyacinthe Wodobodé, des enfants en femmes de Centrafrique qui ont tous délivré des messages de paix.

La communauté internationale, à travers plusieurs institutions, a aussi délivré son message. Ainsi, l'union africaine a relevé tous les efforts qu'elle a faits pour ramener la stabilité en Centrafrique avant d'appeler les Centrafricains a profiter du forum pour tourner la page de l'instabilité.
Pour le représentant des Nations Unies en Centrafrique, le général Babacar Gaye, ‘'les Centrafricains sont en face de multiples choix et défis. Mais les élections générales s'imposent comme l'unique voie dans un proche avenir pour un retour définitif à la paix en Centrafrique''.

Le Premier ministre tchadien a lu le discours du Président Idriss Déby, Président de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC), disant notamment aux Centrafricains que le forum était ‘'une occasion de faire la différence avec les autres dialogues qui ont déjà eu lieu. C'est l'occasion de créer les conditions économiques, sécuritaires, politiques en vue d'un retour à la paix par les élections démocratiques''.
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