Dans le cadre du Forum de la réconciliation de Bangui qui constitue un tournant décisif vers l’éradication de l’instabilité sociopolitique et de la crise humanitaire sans précédent qui sévissent en Centrafrique, puis traduit l’espoir d’un imminent retour à l’ordre constitutionnel, l’Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (UNDP) qui réitère son indéfectible attachement aux idéaux d’Unité Nationale, Paix, Etat de droit, Démocratie, laïcité, respect des Droits de l’Homme, puis des libertés individuelles et collectives, bonne gouvernance, justice sociale, est infiniment reconnaissante à tous ceux qui, au prix d’énormes sacrifices, ont tenu à participer à ces assises tant attendues.
Se réjouit de la ferme volonté collective de tourner les pages noires de l’histoire de la Centrafrique, puis ouvrir d’autres pages, à savoir celles d’un avenir radieux marqué par la sublimation des idéaux ci-dessus évoqués, puis l’amour du prochain, le vouloir vivre ensemble sans aucune distinction, la relance d’une économie sous perfusion, une gestion efficiente des multiples ressources naturelles dans l’intérêt supérieur de la Nation, gage du développement humain durable.
Cela est d’autant plus nécessaire que la réconciliation envisagée ne sera bâtie sur une architecture solide que si l’on s’engage à s’attaquer irréversiblement aux causes et non aux conséquences de la crise humanitaire sans précédent qui secoue violemment notre pays, à savoir le déficit d’hygiène morale, la mal gouvernance, les dangereux replis identitaires, l’instrumentalisation des communautés religieuses, les inégalités et l’injustice sociales, le tribalisme, la haines, de basses manœuvres politiciennes sur fond de règlement de compte.
En effet, comment s’imaginer qu’au moment ou l’on parle de la réconciliation, le Ministre de la Sécurité Publique animé d’un excès de zèle désobligeant qui serait le bras séculier d’un rouleau compresseur vraisemblablement mis sur pied pour évincer le candidat à la présidentielle investi par l’UNDP, en réveillant les démons de la centrafricanité, alors que nous savons tous les conséquences désastreuses suscitées par l’ivoirité, ait pu faire arrêter et séquestrer arbitrairement le Président AMINE Michel, sous le fallacieux prétexte qu’il détiendrait de faux passeports afghan imaginaire, camerounais, voire centrafricain, alors qu’il est un centrafricain à part entière ? Comme s’il est le seul centrafricain à détenir plus d’un passeport authentiques.
Pourquoi ne s’offusquerait-on pas de ce qu’après une garde à vue manifestement illégale, une justice injuste apparemment instrumentalisée, l’ait illégalement mis sous contrôle judiciaire, l’empêchant de sortir de Bangui pour aller recevoir des soins médicaux urgents en France ou son médecin traitant l’attend depuis le jour même de son arrestation, à savoir le 07 avril 2015, confisquant abusivement toutes ses pièces officielles authentiques jusqu’à ce jour, notamment ses passeports et carte de séjour en France?
Comment analyser le silence éloquent de son Excellence Madame la Présidente de Transition, Présidente du Conseil Supérieur de la Magistrature, des toutes les hautes autorités de la République, officiellement informées des basses manœuvres politiciennes transposées à dessein sur le terrain judiciaire à l’égard du Président AMINE Michel, à l’effet de lui restituer ses libertés d’expression, d’aller et venir confisquées pour des raisons politiciennes, puis ses authentiques passeports centrafricain, camerounais et carte de séjour en France ?
Comment comprendre le mutisme des hommes politiques centrafricains dont certains en panne d’inspiration, qui n’ont pu offrir aux centrafricains mieux que ce qu’ils vivent en ce moment, ont plutôt cru devoir faire des représailles politiciennes dont est victime le Président Fondateur de l’UNDP, l’un des points saillants de leurs programmes politiques à proposer aux centrafricains lors des prochaines échéances électorales, sans pour autant se poser la banale question de savoir à qui le tour après AMINE Michel qui, accordant une place capitale à la paix et la réconciliation, a difficilement appelé au calme les militants de son parti, soucieux de savoir le pourquoi et le comment de ce lynchage politique de leur leader ?
Ces manœuvres politiciennes discriminatoires en violation de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, ne pourraient-elles pas susciter la nécessité d’examiner les pièces officielles détenues par tous et chacun en Centrafrique ? Si oui, cela n’apportera-t-il pas plus de problèmes que de solutions ?
Les questions sont plus importantes que les réponses et chaque réponse peut engendrer de nouvelles questions.
Puisque l’UNDP éprouve plus de plaisir à initier des débats d’idées constructifs, voilà une gravissime situation parmi tant d’autres, révélatrice de vieilles habitudes à la peau dure inhérentes à la politique à la centrafricaine ayant conduit notre pays dans le chaos, qui pourrait hypothéquer sérieusement le fragile processus de réconciliation en cours si rien n’est fait.
Tels sont les véritables ennemis à la peau dure de notre pays que nous devrions combattre avec la dernière énergie, à l’aide d’armes conventionnelles, comme un seul centrafricain.
Il est temps que nous nous posions la pertinente question de savoir à qui profite cette inutile guerre fratricide à visage inhumain, tant il est vrai que nous sommes des enfants d’une même mère, la Centrafrique, que nous avons le devoir de laisser mieux qu’on l’aura trouvée.
La réconciliation à laquelle l’UNDP a adhéré irrévocablement, objet de ce Forum de l’espoir du peuple centrafricain, devrait consister en un dialogue interactif, inclusif et constructif, dans la perspective de la reconnaissance des faits à eux reprochés par les commanditaires, auteurs et complices de la crise sociopolitique que nous déplorons tous, la repentance, le pardon, mais aussi et surtout, l’engagement collectif de jeter les armes et s’impliquer irrévocablement dans le processus de paix, d’unité nationale, de cohésion et justice sociales, dans l’intérêt supérieur de la Nation.
Cependant, la réconciliation n’est pas synonyme d’impunité absolue, car non seulement qui aime bien pardonne ou châtie bien, mais aussi, les éventuelles véritables poursuites judiciaires par le Tribunal pénal spécial dont l’UNDP salue à sa juste valeur la mise en place, et non à têtes chercheuses pour régler des comptes et assouvir des ambitions politiciennes démesurées, devraient être conformes à l’inéluctable idée de réconciliation, surtout à l’égard de ceux qui y auront adhéré inconditionnellement..
C’est le lieu ici d’émettre le vœu d’une véritable indépendance des Juges, dans le cadre de procès équitables, dans le respect des Droits de l’Homme, des droits de la défense, puis de la légalité.
Ce forum offre à l’UNDP l’opportunité de témoigner solennellement sa gratitude :
Aux institutions et Autorités de Transition qui, dans des conditions parfois très difficiles, s’évertuent sans désemparer à exécuter la feuille de route, dans la perspective d’un imminent retour à l’ordre constitutionnel ;
A la communauté internationale en général, puis tous les Etats et Chefs d’Etats frères et amis, pour leur déterminante mobilisation et leur soutien multiforme sans lesquels ce forum relèverait de l’illusion, car la sécurité, la paix, la stabilité sociopolitique, le retour à l’ordre constitutionnel ne seraient pas pour demain ;
A l’illustre médiateur attentionné, Son Excellence le Président Dénis SASSOU NGUESSO dont les efforts inlassables ont suscité une prise de conscience des protagonistes, puis du peuple centrafricain tout entier, sur la nécessité d’exorciser les vieux démons à la peau dure de la haine et enterrer la hache de guerre ;
Aux Organismes Internationaux parmi lesquels les Nations Unies et l’Union Africaine, dont la bienveillante omniprésence est remarquable ;
A la mission SANGARIS et la Mission Multidimensionnelle Intégrée en Centrafrique (MISCA) qui ont soufflé le chaud et le froid sans désemparer, avant de passer le témoin à la MINUSCA ;
A la MINUSCA grâce à laquelle la sécurité des biens et des personnes en Centrafrique, puis l’imminent retour à l’ordre constitutionnel ne sont plus un rêve parce que devenus possibles ;
Aux autorités religieuses et traditionnelles qui éduquent et encadrent leurs communautés dont la coexistence est de plus en plus pacifique ;
Aux Organisations Non Gouvernementales qui veillent au respect des Droits de l’Homme, de l’Etat de droit, des valeurs démocratiques, puis des libertés individuelles et collectives;
Aux hommes politiques et formations politiques qui, comme l’UNDP, ont adhéré irrévocablement au processus de réconciliation, dans l’intérêt supérieur de la Nation ;
Au peuple centrafricain souverain et maître de son destin, pour le sursaut patriotique entre autres matérialisé par la récente marche organisée conjointement par les communautés musulmane et chrétienne, signe de maturité ;
Aux militantes et militants de l’UNDP, dont la forte mobilisation dans le cadre du Forum, est révélatrice du désir ardent de réconciliation, paix, retour à l’ordre constitutionnel, car la Transition ne pouvant perdurer, il est question d’organiser d’imminentes élections démocratiques, libres et transparentes, dans le stricte respect de la Charte Constitutionnelle de Transition telle qu’initialement conçue et insusceptible de modifications qui pourraient être taillées sur mesure.
Par contre,
Aux victimes des conflits, centrafricains et étrangers, la profonde compassion de l’UNDP ;
A ceux qui n’ont pas pu ou cru devoir participer à ce Forum, les portes de la réconciliation qui constitue la voie de la raison et du salut restent grandement ouvertes ;
A ceux qui, bien qu’ayant des contributions significatives à apporter, ne pourront prendre la parole, non seulement les débats se poursuivront au-delà du Forum, mais aussi, se taire ne signifie pas être muet, mais refuser ou ne pas pouvoir parler, donc parler encore ;
A tous ceux qui avons choisi la réconciliation et la paix car nous sommes tous frères et sœurs, indépendamment de notre volonté, un seul mot « continuons », nous serons tous et chacun responsables devant l’histoire de notre pays ;
A tous ceux qui sombrent dans le désespoir, surtout les enfants et femmes particulièrement vulnérables, demain est un autre jour plein d’espoir, ce Forum en est la parfaite illustration, d’ailleurs la souffrance et la misère ne sont pas une fatalité ;
D’autres peuples qui ont connu pire que ce que nous vivons en ce moment, se sont relevés courageusement et avancent fièrement, tête haute. Pourquoi pas nous ?
Surtout qu’après une réconciliation franche et sincère sous un ciel orageux, viendra le beau temps. Que Dieu bénisse le peuple centrafricain;
Vive la République.
Vive la Centrafrique dans l’Unité, la Dignité et le Travail.
Fait à Bangui, le 04 avril 2015
Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (UNDP)