Du haut des gratte-ciels de Quai-d’Orsay, François Hollande mettait en garde contre une éventuelle somalisation de la crise centrafricaine, voyant les armes circulées partout et être détenues mêmes par les tout petits. Aujourd’hui, ses propres soldats viennent de lui donner la vraie réponse sinon le qualificatif qu’il faille donner à la crise centrafricaine. Contrairement à leur chef d’État, ils pensent et démontrent pour eux que la crise centrafricaine est une crise de la sexualité. Ce n’est pas seulement la France puisque le périple de Romaric Vomitiadé n’est qu’à son apothéose.
De tous les commentaires et défoulements constatés après la révélation de viol sur mineurs dont seraient responsables les soldats français de la Sangaris, le Centrafricain lambda n’est pas seulement confus. Il est dubitatif et se tient sens dessus dessous. Certes, il y a un prix à payer pour toute chose et lorsque les forces nuisibles de la coalition Séléka étaient amenées à prendre la poudre d’escampette et que des soldats de la Sangaris, trois au total, ont tiré la révérence, il va de soi qu’un jour la RCA puisse d’une manière ou d’une autre payer de ses propres frais les sacrifices consentis par l’Ancienne Métropole. Mais au nom de la responsabilité de protéger qui s’impose aux différentes nations de la planète, la sollicitude d’un pays envers la RCA, pendant qu’elle traversait les durs et pires moments de son histoire avec le régime Séléka, ne devrait avoir pour sens que la signature apposée au bas des traités et textes internationaux ayant consacré ce principe. Faudrait-il encore que les hommes en treillis envoyés par celles-ci retiennent quelque chose des engagements pris au plan international par leurs États.
Les soldats français de l’Opération Sangaris ont-ils agi par soucis de se faire payer des services loyaux rendus aux Centrafricains? Ont-ils été irrésistibles devant l’éros comme dit Freud? Je me souviens qu’un jour, voyant les soldats de l’Eufor-RCA, joués avec des enfants, il m’est venu à l’esprit de les questionner sur le mobile de leur proximité avec les enfants. « Pourquoi aimez-vous toujours jouer avec les enfants », leur ai-je demandé. L’un d’eux me répond, « nous adorons leurs sourires et ils sont très beaux. Les enfants d’Europe ne sont pas comme cela».
Le viol des mineurs imputés aux forces de la Sangaris s’ajoute à une autre beaucoup plus rocambolesque avec comme auteur principal un ministre, représentant les milices Anti-Balaka au gouvernement, le fameux Romaric Vomitiadé. Parachuté par une baguette magique au faîte du ministère du tourisme, ce dernier « n’a pas pu saisir la chance et l’opportunité qui lui étaient offertes ». Constat fait par l’ancien premier ministre Anicet Georges Dologuélé, lors d’une émission débat au Réseau des Journalistes pour les Droits de l’Homme. « Arrivée à un tel niveau de responsabilité, il fallait quitter l’état de rebelle à celui d’un homme d’État », trouve Timoléon Mbaikoua, lors de son passage au RJDH. Il paraitrait que son fauteuil a miraculeusement disparu sous ses pieds, toujours à cause de sa ceinture qui n’a pu été retenue? Si cela est vrai, la sexualisation de la crise centrafricaine ne devrait pas être du monde de la crainte mais plutôt de la réalité.
La communauté internationale à travers les soldats de l’Opération Sangaris sont sous les soupçons de viol sur mineurs. Au plan national, les ministres de la République sont condamnés pour viol sur mineur. Doit-on déduire que le peuple se livrerait bientôt à une vague de viols sur mineurs? Puisque…
Naim-Kaélin ZAMANE