L’ancien premier ministre français, Jean-Pierre Chevènement, a tenu, le 3 mai, des propos dérangeants sur la radio Europe 1 au sujet du viol d’enfants en Centrafrique par des soldats français.
« Il est clair que le fait de se trouver au contact des populations malheureuses, abandonnées peut favoriser les comportements de ce type ».
C’est par ces mots que Jean-Pierre Chevènement, ministre français de l’Intérieur de 1997 à 2000, explique le viol d’enfants en Centrafrique par des militaires français. Pour l’ancien ministre, il faut « laisser l’armée au-dessus de ça » étant donné les services qu’elle rend en Afrique.
Quatorze militaires français ont été mis en cause et une petite minorité d’entre eux a été identifiée suite à une enquête conduite par le parquet de Paris sur de possibles abus sexuels sur des enfants commis par des soldats en Centrafrique.
Timothée Le Puil
La curieuse petite phrase de Jean-Pierre Chevènement sur les viols présumés d'enfants par les militaires français en Centrafrique
Dimanche 3 mai, Jean-Pierre Chevènement était l'invité de l'émission « Europe 1 Dimanche Soir ». Au moment d'évoquer l'enquête sur les soldats français soupçonnés de viols d'enfants en Centrafrique, l'ancien ministre de la Défense a tenu des propos pour le moins étranges. Interrogé sur les conditions de vie des militaires de l'armée française dans le pays depuis le début de l'opération Sangaris en 2013, Jean-Pierre Chevènement a déclaré :
« Il est clair que le fait de se trouver au contact des populations malheureuses, abandonnées, peut favoriser les comportements de ce type ».
Une petite phrase incompréhensible, et curieusement absente du compte-rendu de l'interview disponible sur son blog, comme le révèle Les Inrocks. La journaliste qui l'interviewait l'a immédiatement coupé : « quelque soit le contexte, pardonnez-moi, aussi sombre soit-il et François Hollande l'a rappelé; il faut être implacable face à ce qu'il s'est passé ».
« Si ces faits étaient avérés, ils doivent être sévèrement sanctionnés, car on ne peut pas laisser porter atteinte à l'honneur du drapeau, l'honneur du soldat, comme l'a dit le ministre de la Défense, Jean-Yves le Drian », reprend Jean-Pierre Chevènement. « Il faut que les faits soit reconnus, avérés », poursuit-il. « On est dans le temps de l'enquête. Essayons de bien voir ce dont il s'agit. Et surtout, laissons l'armée au-dessus de cela.
L'armée rend beaucoup de services et s'acquitte avec beaucoup de professionnalisme des tâches qui lui sont confiées. Son intervention au Mali a permis qu'un grand pays, au cœur de l'Afrique de l'ouest, ne bascule pas dans le djihadisme ».
Pour rappel, 14 soldats français sont soupçonnés de viol sur des enfants lors de la mission Sangaris en Centrafrique. Les faits se seraient produits au début de l'année 2014.