Les nouvelles ne sont pas rassurantes pour les pays membres de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) alors que le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une croissance du PIB de 2,2% en 2015 dans cette sous-région, soit près de la moitié des 4,2% récemment annoncés par la Banque des Etats de l'Afrique centrale ( BEAC).
Organisation créée en 1994, la CEMAC se compose de six pays : le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, la République centrafricaine (RCA) et le Tchad.
Hormis la RCA, ces pays sont connus pour être producteurs et exportateurs de pétrole, dont les cours ont baissé de plus de la moitié depuis près d'un an, entraînant une dégradation des soldes budgétaires et des comptes extérieurs de ces pays.
Selon le FMI, la chute du prix du baril du brut n'a pas eu d' effets sensibles en 2014, où la croissance avait été de 4,6% ( contre 4,2% d'après les estimations de la BEAC, établies à 3,2% l' année précédente), "mais elle devrait peser sur l'activité économique en 2015 en faisant descendre le taux de croissance à 2, 2% en raison de la baisse de la production de pétrole et des investissements publics".
Face à la presse jeudi à Yaoundé, Mario de Zamaroczy, chef d' une mission de cette institution financière en visite à Libreville (Gabon,siège provisoire de la Commission de la CEMAC depuis un an) et dans la capitale camerounaise du 23 avril au 7 mai, a simplement résumé que "l'année 2015 sera une année de défis".
"La chute des recettes pétrolières, la poursuite des programmes d'investissements publics et la lutte contre l'insécurité dans la région du Lac Tchad ainsi qu'en République centrafricaine ont creusé le déficit budgétaire régional, qui s'est établi à 5,2% du PIB en 2014. Le déficit devrait, d'après les projections, continuer de se détériorer en 2015 et atteindre 6,8% du PIB", précise un communiqué de presse publié par cette mission.
Les mêmes estimations font état d'un déficit de 3,5% du PIB du déficit extérieur en 2014 et laissent entrevoir une augmentation à plus de 8,4% en 2015, dans l'hypothèse de la poursuite de la diminution des exportations de pétrole et de l'accroissement des importations liées aux investissements.
Dans sa propre analyse publiée fin mars, la BEAC avait abaissé de 5% à 4,2% ses prévisions de croissance pour l'année en cours, contre 4,4% en 2014, avec un taux d'inflation de 2,8%, une performance résultant entre autres facteurs, d'une baisse des recettes pétrolières projetée à près de 3.000 milliards de francs CFA (6 milliards de dollars).F