La plénière du Forum national de Bangui, démarré le 4 mai dernier, a adopté les trois propositions des 200 délégués de la Commission « gouvernance » en annexe de leur rapport général et qui portent sur la redéfinition du calendrier électoral ; la prolongation de la durée de la transition ; enfin, le maintien des institutions de la transition durant une courte période, samedi 9 mai 2015, à Bangui.
L’objectif de ces propositions est de rendre réalistes toutes les suggestions devant concourir au retour à la légalité constitutionnelle au sortir de la transition, actuellement en cours.
Concernant la première prise de position axée sur la redéfinition du calendrier électoral, les délégués ayant intervenu dans la Commission Gouvernance ont pris en compte le rapport d’activités de l’Autorité Nationale des Elections (ANE).
D’après ce rapport, il est impossible d’organiser les élections en août prochain pour des raisons matérielles, sécuritaires, climatiques et financières. En terme clair, le matériel électoral est indisponible actuellement ; des foyers d’insécurité subsistent çà et à sur le territoire national ; la pluie est abondante entre mai et octobre, compliquant la circulation et peut-être les opérations électorales ; le budget des élections n’a atteint que 26% au mois de mai 2015.
De ce qui précède, les délégués ont estimé qu’il ne faudra pas que les prochaines élections, organisées dans des conditions rocambolesques, soient sources de conflits et de nouveau chaos. Ils ont recommandé que la convocation rapide d’une réunion élargie regroupant l’ANE, le Cadre de concertation, le gouvernement de transition, le Groupe international de contact, la Médiation internationale et la CEEAC pour la redéfinition d’un nouveau calendrier.
Au sujet de la deuxième prise de position, inhérente à la prolongation de la durée de la transition, les délégués ont suggéré le déclanchement de la procédure y relative, allant des autorités de la Transition aux Chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), afin qu’un nouveau calendrier des élections soit retenu et que les élections soient organisées dans de meilleurs conditions.
Enfin, quant à la troisième prise de position, les délégués ont soutenu que le Chef de l’Etat de Transition, Catherine Samba Panza, le Président du Conseil National de Transition (CNT), Alexandre Ferdinand Nguendet, et le Premier ministre, Mahamat Kamoun, soient maintenues en fonction dans le souci de la stabilité des institutions.
Dans les commentaires, les délégués de la Commission se sont basés sur l’extrême fragilité de la République Centrafricaine résultant d’une longue période de crise ; le danger de remettre en cause les efforts déjà consentis et la courte période de prolongation de la période de la transition.
Alain Patrick MAMADOU/ACAP