Bangui — Au total dix groupes armés non conventionnels ont signé le dimanche 10 mai un accord sur les principes du Désarmement Démobilisation, Réintégration et Rapatriement. Le document fixe les critères d’éligibilité des combattants au DDRR et énumère les différentes étapes de ce processus de désarmement.
L’UFR, la RJ, l’UPC, le FDPC, le MLCJ, l’UFRF, le RPRC, le FPRC, la Séléka Rénovée et les ex-combattants Anti-Balaka sont les groupes armés qui ont signé cet accord. Marie Noëlle Koyara, ministre d’État en charge de la Défense Nationale représentant la partie gouvernementale était présente lors de la cérémonie de signature, qui s’est déroulée en marge des travaux du forum national de Bangui.
En son article 1, les signataires décident d’œuvrer pour la paix et à travers le processus du DDRR, « Les combattants desdits groupes armés s’engagent fortement à déposer les armes, renoncer à la lutte armée comme moyens de revendication politique et à entrer dans un processus de DDRR et d’entrer dans la lutte politique telle que défini dans le présent accord ».
L’article 3 fixe trois critères rendant éligible au processus du DDRR : être membres des groupes armés signataires du présent accord, avoir déposé son matériel (armes en fonction et effets militaires) et l’éligible des enfants associés aux groupes armés est d’office, même s’ils ne détiennent pas d’armes.
Les dispositions de l’article 4 prévoient le regroupement des groupes armés dans un délai raisonnable, « Tous les ex-combattants et ex-éléments armés signataires du présent Accord doivent être regroupés dans un délai raisonnable ». Le même article ajoute que durant leur cantonnement, les éléments seront pris en charge par le gouvernement avec l’appui de ses partenaires.
Selon le même texte, le DDRR se composera d’une série d’opérations, allant de l’identification des enfants associés aux groupes politico-militaire, à la vérification des critères d’éligibilité et la remise de la carte de démobilisé aux éligibles. S’en suivent une phase de sensibilisation des combattants sur le contenu du plan national de DDRR et le choix laissé aux candidats entre la réintégration communautaire et l’intégration conditionnée dans l’armée nationale. Tel est le contenu de l’article 5.
Les articles 6, 7 et 8 parlent de la situation des combattants inéligibles et des sujets étrangers, présents dans les rangs des groupes armés. Les premiers bénéficieront des programmes conçus en faveur d’eux et les seconds seront rapatriés dans leur pays d’origine, s’il s’avère qu’ils n’ont pas commis de crimes en Centrafrique.
De ce que nous pensons : L’Accord a été applaudi quelques heures après sa signature. La Minusca a publié à cet effet un communiqué en date du 10 mai. Son chef, le Général Babacar Gaye affirme qu’un pas important est franchi sur le chemin de la paix en Centrafrique.
Du point de vue de la solennité, cet Accord succède à l’Accord de Cessation des Hostilités signé à Brazzaville le 23 juillet 2014. Chose curieuse, un iota de ces lignes n’a bougé. Les groupes armés se rejettent constamment la responsabilité de la violation du texte de Brazzaville. En attendant de voir sa mise en œuvre, le manque de calendrier précis sur les opérations de DDRR, dans l’accord du dimanche 10 mai s’apparente déjà au premier défi que devraient relever les acteurs de sa mise en œuvre./
Naim-Kaélin ZAMANE