Bangui –Plus d’une vingtaine des journalistes de l’Afrique Centrale, ont participé à un atelier sous- régional sur « le rôle des médias dans la conduite et la promotion des processus électoraux pacifiques en Afrique Centrale », tenu du 6 au 8 mai à Douala au Cameroun. La responsabilité professionnelle des journalistes en période électorale, était au centre de cet atelier. Après trois jours d’intenses travaux, ces derniers ont adopté un Code de bonne conduite à observer par les professionnels de médias en période électorale.
Au cours de cette rencontre, plusieurs thèmes ont été présentés par les experts et débattus par les participants. En outres, les instruments internationaux et régionaux de gestion des élections, le cadre juridique des élections en Afrique centrale, les médias, la démocratie et les élections, la prévention des tensions électorales et la gestion des crises post-électorales, les médias et la protection des droits de l’homme en période électorale, le Droit à la participation politique des populations marginalisées, la pratique journalistique en période électorale, de l’éthique à la pratique journalistique, et les délits de presse généralement commis en période électorale.
Le Conseiller militaire Colonel François Ndiaye, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique centrale et Chef de l’UNOCA, a précisé que « cet atelier constitue une étape capitale dans nos actions de sensibilisation des parties prenantes par rapport à leurs responsabilités avant, pendant et après ces élections ».
Il a rappelé que « les journalistes ont un rôle décisif à jouer durant cette période, notamment dans le domaine de la protection des droits de l’Homme, de la prévention des violences et de l’éducation des citoyens sur les questions électorales. Au-delà du monitoring de la campagne électorale, les journalistes doivent veiller à la bonne conduite du processus électoral non seulement en rappelant les droits civiques et politiques des uns et des autres, mais aussi en suscitant et en encourageant la participation des citoyens au vote ».
Pierre Simon Athomo-Ndong représentant de la CEEAC, a félicité les participants. « Je voudrais rendre hommage au travail que vous réalisez, parfois dans des conditions insoutenables, pour promouvoir les valeurs fondamentales. Je vous encourage à continuer dans cette voie et, chaque fois que le cas se présente, à tirer la sonnette d’alarme sur des problèmes pouvant fausser le jeu électoral. Votre attitude et votre rôle peuvent en effet avoir une influence sur le processus électoral, que ce soit de façon positive ou négative. Toutes ces responsabilités éditoriales exigent une grande rigueur professionnelle », a dit Pierre Simon Athomo-Ndong.
Dans ses présentations, Thomas Hirenée Atenga, Enseignant au Département de la Communication de l'Université de Douala, a également esquissé les grands principes en rappelant ce que les journalistes ne doivent pas dire ou écrire en période électorale. Il a mis en lumière l'importance de la responsabilité sociale des professionnels des medias ainsi que les exigences liées au respect de l'éthique et de la déontologie de leur métier.
Tidiane Dioh, Responsable de Programme Médias à l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), est allé dans le même sens, en encourageant les journalistes à ne pas tomber dans le piège de la manipulation.
De manière générale, les participants ont reconnu que l'adoption et l'observation d'un Code de bonne conduite permettrait de contribuer de manière significative à la protection des droits de l'Homme, à la prévention des violences électorales et à la gestion des crises post-électorales. Ils ont également lancé un appel, afin que toutes ces entités leur apportent un appui dans la vulgarisation et la mise en œuvre effective du Code de bonne conduite des journalistes et des médias en période électorale.
L'atelier de Douala a réuni plus de vingt journalistes venus du Burundi, du Cameroun, de la République Centrafricaine, du Congo, de la République Démocratique du Congo, du Gabon, de la Guinée Equatoriale, du Rwanda et du Tchad. Il a été organisé par l'UNOCA avec l'appui du CNUDHD-AC et l'OIF.
Les représentants de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), du Bureau des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest (UNOWA) et de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC) ont également contribué au succès de l'atelier.
Annette Maélaine Malebingui