La force française de l’Opération Sangaris déployée en Centrafrique se désengage progressivement de certaines zones du pays au profit de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies en Centrafrique (MINUSCA) désormais en pleine capacité opérationnelle. Une annonce faite par le Lieutenant-Colonel, Olivier Delplace de force Sangaris, dans une conférence tenue, ce 14 mai 2015 à sa base militaire M’poko à Bangui. L’occasion pour la Sanga DESENGAGEris de faire le point sur la situation en Centrafrique ainsi que sur l’affaire de viol sur mineur où des soldats français sont impliqués.
Lors de cette conférence de presse, Lieutenant-Colonel Olivier Delplace a tenue informer les Journalistes sur la position de Sangaris sur la situation sécuritaire et humaine en République centrafricaine où la Force française de l’Opération sangaris a déjà passé 18 mois depuis son déploiement le 05 décembre 2013. Ayant constaté l’amélioration nette de la situation sécuritaire en République centrafricaine, la Sangaris se désengage de ses bases avancées dans certaines villes du pays au profit de la Mission onusienne, MINUSCA, qui atteint sa pleine capacité opérationnelle. Mais toutefois, la Sangaris reste, d’après Oliver Delplace, demeure une force de réserve mobile de troisième rideau à intervenir 24h/24h en soutien à la MINUSCA et la Force de sécurité intérieure.
Dans la ville de Dékoa, la Sangaris a transféré sa base opérationnelle avancée aux troupes de la MINUSCA qui sécurisent désormais la zone. Pour mener des patrouilles en appui dans la région de Dékoa, la
Sangaris intervient à partir de ses bases militaires de Sibut au le Centre du pays. D’ici fin mai, les bases militaires de force Sangaris dans les villes de Bria et Ndélé, à l’Est de Centrafrique, seront également transférées aux forces de la MINUSCA, à en croire Lieutenant-colonel Olivier.
Sur l’axe Kaga Bandoro-Mbré dans le Couloir central de la République centrafricaine où la présence des bandits armés est fréquente, la force Sangaris a mené, le 29 avril dernier, une opération de reconnaissance conjointe avec les forces Pakistanaises de la MINUSCA. Cette opération consistait, selon la Sangaris, à montré à la population de cette région que les forces de la MINUSCA présentes à Kaga-Bandoro sont pleinement opérationnelles et impliquées dans leur mission de sécurisation de la région. Au cours de cette mission de reconnaissance, les forces pakistanaises de la MINUSCA ont organisé deux réunions avec la population. Les rencontres avec la population a permis de recueillir leurs préoccupations et de les rassurer sur l’action des forces internationales.
« Le 28 avril 2015, la pleine capacité opérationnelle de la MINUSCA a été officiellement déclarée. Le dispositif de la force Sangaris s’articule désormais autour du principe d’une force de réaction au profit de la MINUSCA, avec un GTIA déployé dans Bangui, le Couloir central et l’Est du pays, et un second déployé selon les besoins, en appui des forces internationales », a fait savoir Oliver Delplace, Lieutenant-Colonel de force Sangaris.
Affaire de viols sur mineurs
Concernant affaire scandaleuse des viols sur des mineurs où les
soldats français déployés en Centrafrique sont impliqués, monsieur Olivier s’est réservé de tout commentaire vis-à-vis d’une dizaine de Journalistes centrafricains présents à cette conférence de presse. Car, dit-t-il, c’est une affaire judiciaire, bien que scandaleuse, la Sangaris n’est pas en mesure de détailler le dossier.
« L’affaire des viols, pour l’instant est sous le coup de la justice, donc je ne peux pas m’exprimer. Je préfère aucun commentaire. C’est la justice qui traite. En tout état de cause, nous ici, ça été la surprise générale. Parce que personne n’était au courant de cette affaire. Comment elle a été perçue? A la fois comme une injustice et une incompréhension. Si cette affaire est avérée, s’était bien une affaire scandaleuse, ça ne concernerait que quelques 14 soldats sur près de 10.000 soldats français qui se sont succédés depuis le déclenchement de l’opération Sangaris en Centrafrique. Mais on souhaite que, bien évidemment, les responsables de cette affaire soient punis. Et je dis que seule la justice qui fait son travail sur de cette affaire « , a indiqué Olivier Delplace qui, a ajouté que : « les soldats français de Sangaris font leur travail avec dévouement et avec le respect de la population centrafricaine. Donc, je dis encore, c’est la justice qui sortira la vérité ».
Des militaires français sont accusés d’avoir violé des jeunes garçons « affamés » et « sans abri » dans le centre de réfugiés de l’aeroport Bangui, la capitale centrafricaine, en 2014, selon des révélations du quotidien britannique The Guardian. Le journal britannique « The Guardian » a révélé, mercredi 29 avril 2015, qu’un rapport confidentiel de l’ONU fait état de viols sur des enfants mineurs en Centrafrique par des militaires français déployés dans le pays, dans le cadre de l’Opération sangaris.
Une affaire qui a défrayé la chronique en Centrafrique. En juillet 2014, le parquet de Paris a ouvert, une enquête préliminaire sur cette affaire d’agressions sexuelles sur des mineurs imputées à des militaires français. Or le parquet de Bangui dénonce cette procédure menée par la justice française dont la justice centrafricaine n’est associée.
Environ 1 700 militaires français sont actuellement déployés dans l’opération Sangaris, aux côtés des 9 500 hommes de la MINUSCA. Lancée depuis le 05 décembre 2013 par le président français François Holland, l’opération Sangaris vise à rétablir un niveau de sécurité minimale en République centrafricaine et appuyer la MINUSCA désormais en pleine capacité opérationnelle.
Bangui, Eric NGABA Pour CNC