Jean Nestor, un des chefs anti-Balaka de la ville Bambari, au centre de la Centrafrique, progresse au milieu de la brousse. Après une courte marche, des dizaines d’enfants soldats grimés de peinture noire et kaki, en tenue de camouflage, apparaissent. Ils brandissent des armes artisanales.
Sur ordre du « comzone » (commandant local), les enfants lâchent comme un seul homme arcs, pistolets et machettes avant d’enlever les morceaux de verdure qui camouflent leurs visages. « La guerre est finie, annonce Jean Nestor. Tous les enfants de Centrafrique sont des anti-Balaka, des révolutionnaires pour notre pays. Mais maintenant, avec la déclaration signée pendant le forum de Bangui, nous voulons tous être désarmés et nous avons décidé de relâcher les enfants. »
En marge du forum sur la réconciliation nationale de Bangui, qui s’est achevé le 11 mai, l’Unicef a réussi à faire signer aux dix plus importants chefs de guerre du pays un document dans lequel ils s’engagent à démobiliser les enfants de leurs rangs. Souvent traumatisés, séparés de leurs parents pendant de long mois, quelquefois orphelins, leur redonner un cadre et des repères stables est une des tâches des professionnels de la protection de l’enfance.
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