Le Pape François a reçu vendredi matin au Vatican l’ensemble des membres de la Conférence épiscopale centrafricaine en visite ad limina. Ils étaient conduits par l’Archevêque de Bangui et président de la Conférence épiscopale, Mgr Dieudonné Nzapalainga. Les premiers mots du Pape ont été des mots de réconfort à l’endroit du peuple centrafricain : « Je voudrais que vous transmettiez au peuple de Centrafrique tout entier l’assurance de ma proximité. Je sais les souffrances qu’il a vécues et qu’il vit encore, ainsi que les innombrables témoignages de foi et de fidélité que les chrétiens ont rendu au Christ ressuscité en de multiples occasions. Je suis particulièrement sensible à tout ce que vos communautés ont fait en faveur des personnes victimes des violences et des réfugiés ».
Puis le Pape François a invité à la difficile mais incontournable mission de l’Eglise à rassurer, panser et guérir les plaies de la division, dans le contexte de violences qui a marqué la vie des centrafricains ces derniers mois. « C’est lorsque le mal et la mort semblent triompher que l’espérance d’un renouveau fondé sur le Christ se fait jour. C’est quand la haine et la violence se déchaînent, que nous sommes appelés à répondre par le pardon et l’amour. Si, hélas, il n’en a pas toujours été ainsi dans les évènements récents que vous avez connu, c’est bien le signe que l’Évangile n’a pas encore partout pénétré profondément le cœur du peuple de Dieu, au point d’en changer les réflexes et les comportements. »
Puiser son courage dans la foi ; assurer une formation authentique aux valeurs et rester des guides intrépides puisant dans la force de l’Evangile : le Pape a recommandé aux Evêques de Centrafrique de rester des témoins du dialogue, de paix et de concorde.
« Vous êtes appelés à former la conscience des fidèles ; et même celle du peuple tout entier car votre voix est écoutée et respectée de tous. C’est de cette manière qu’il convient de tenir la place qui vous revient dans les évolutions actuelles, évitant d’entrer directement dans les querelles politiciennes. Mais, en formant et en encourageant des laïcs, convaincus dans la foi et solidement formés à la Doctrine Sociale de l’Église, à s’engager dans le débat politique et à prendre des responsabilités – et c’est leur rôle –, vous transformerez peu à peu la société selon l’Évangile et préparerez un avenir heureux à votre peuple »
Le Pape a enfin demandé aux Evêques de Centrafrique de rester proches de leurs prêtres, de les soutenir tout en veillant à ce qu’ils ne dévient pas de leur mission sans hésiter à sanctionner quand cela est nécessaire. Le Pape a aussi appelé à une pastorale qui soutienne les familles centrafricaines, lieu privilégié de l’annonce de la foi et berceau des vocations mais « qui sont les premières victimes des violences et qui sont trop souvent déstabilisées ou détruites en raison de l’éloignement d’un membre, d’un deuil, de la pauvreté, de discordes, de séparations. Je leur exprime ma proximité et mon affection », a conclu le Pape qui a imparti sa bénédiction à la nation centrafricaine tout entière.