D’après une enquête auprès de 3 449 familles centrafricaines réfugiées à Sido.
2.599 personnes sont mortes entre novembre 2013 et avril 2014 d’après une enquête de mortalité rétrospective menée auprès de Centrafricains musulmans réfugiés à Sido, au sud du Tchad après avoir fui les exactions dans leur pays, révèle Médecins sans frontières mercredi.
L’enquête intitulée « Réfugiés centrafricains au Tchad et au Cameroun : la valise et le cercueil » précise que “96% des décès ont eu lieu avant le départ des réfugiés vers le Tchad et 78% des décès pendant leur exode et sont imputables à la violence (balle, arme blanche, éclats de grenades etc.). 33% des familles ont perdu au moins un des leurs ; 28% au moins deux.”
Les centrafricains qui continuent de fuir les exactions dans leur pays et qui parviennent au Cameroun « sont épuisés, malades et traumatisés. Leur état de santé et leur statut nutritionnel sont très alarmants. Ainsi, près d’un enfant sur deux souffre de malnutrition » souligne le document.
Le conflit qui secoue la Centrafrique, a provoqué depuis décembre 2013, le déplacement de milliers de personnes en majorité de confession musulmane.
Actuellement, « des enclaves protégées par les forces internationales de l’hostilité des groupes armés qui les encerclent, abritent encore quelques milliers de musulmans, dans des conditions très précaires et sans perspective », explique le communiqué.
Les populations victimes des exactions des milices anti-Balakas et ex-Sélékas, tentent de fuir vers le Cameroun et vers le Tchad « où elles sont confrontées à un nouvel obstacle depuis que le gouvernement tchadien a décidé de fermer ses frontières (le 12 mai dernier, ndlr), y compris aux personnes fuyant les violences en RCA. » informe MSF.
La Centrafrique connait depuis un mois un retour fragile à la paix après avoir sombré depuis 2012 dans un conflit intercommunautaire opposant milices Anti-balaka et Séléka qui a plongé le pays dans un cercle infernal de représailles acculant les habitants, essentiellement de confession musulmane, à fuir leurs quartiers vers des villes avoisinantes ou des pays limitrophes.