La justice a décidé d'accélérer l'enquête sur les viols présumés de garçons à Bangui par des soldats français. Sur place, les enfants confirment leurs accusations. Un terminal d'aéroport décati, une base militaire et un camp où s'entassent dans des conditions déplorables des milliers de Centrafricains. La « scène de crime » est aussi sordide que les faits dénoncés : selon une note confidentielle du Haut-Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU, rédigée au printemps 2014 mais révélée il y a deux semaines, quatorze militaires français de l'opération Sangaris sont soupçonnés d'agressions sexuelles sur des petits garçons, en échange de rations de nourriture, entre décembre 2013 et juin 2014.
Histoire d'un rapport
En décembre 2013, les combats entre les ex-rebelles musulmans Séléka et les milices chrétiennes antibalakas font rage. A Bangui, jusqu'à 100 000 civils fuyant massacres et pillages se réfugient près de l'aéroport M'Poko, à proximité des soldats français de la force Sangaris déployée le 5 décembre pour casser la spirale de violence. Alexis Nguitte, un instituteur installé dans le camp, s'inquiète du sort des enfants. « Pour mieux comprendre leur situation, on en a interrogé 300. Certains ont confié les avances dont ils avaient fait l'objet de la part de soldats pour obtenir de la nourriture, explique-t-il. J'ai donc fait un signalement courant mai 2014 à Première Urgence - Aide médicale internationale (PU-AMI), l'ONG qui coordonne la gestion du camp. »
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