Les Etats-Unis ont débloqué 26 millions de dollars d’aide militaire au Yémen et vont doper leur assistance à cinq autres armées de pays d’Afrique, suspendant de fait leurs sanctions imposées pour le recrutement présumé d’enfants-soldats, a annoncé jeudi le département d’Etat.
Le président Barack Obama a formellement suspendu, mardi, les sanctions de son gouvernement et les interdictions d’aide militaire à l’encontre du Yémen, du Rwanda et de la Somalie, conformément à une législation américaine contre l’enrôlement d’enfants-soldats, a indiqué le secrétaire d’Etat adjoint Michael Kozak.
La République centrafricaine (RCA), la République démocratique du Congo (RDC) et le Soudan du Sud vont également bénéficier d’un régime allégé de sanctions, mais ces mesures punitives continueront d’être appliquées contre la Birmanie, le Soudan et la Syrie, accusés d’enrôler massivement des enfants dans leurs forces armées.
La levée des sanctions ne signifie pas que les Etats-Unis fermeront les yeux sur le recrutement de mineurs comme soldats, ni qu’ils ne fourniront "un flux continu d’aide militaire", a prévenu le diplomate américain.
M. Kozak a même reconnu que les pays récompensés restaient "coupables de recrutement d’enfants-soldats", mais que Washington devait pouvoir aider militairement certains de ses partenaires.
"On ne voudrait pas faire quelque chose qui tue le malade. Si les shebab prennent le pouvoir en Somalie parce qu’on n’a pas pu aider le gouvernement, cela ne réglera en rien le problème des enfants-soldats ou toute question relative aux droits de l’homme", a argumenté le cadre du département d’Etat.
Dans le cas le plus emblématique, au Yémen --aux prises avec Al-Qaïda et des rebelles chiites contrôlant la capitale Sanaa--, les Etats-Unis vont débloquer 25 millions de dollars d’aide militaire pour renforcer les "capacités antiterroristes de ses forces armées" et 1,2 million pour la mise sur pied d’une armée de professionnels, selon M. Kozak.
La Centrafrique, en plein chaos depuis mars 2013, recevra une enveloppe de 100.000 dollars pour "tenter de mettre sur pied une nouvelle armée professionnelle", a dit le secrétaire d’Etat adjoint.
La RDC obtiendra de son côté 350.000 dollars d’aide à la formation militaire et des fonds supplémentaires pour la traque pan-africaine de Joseph Kony, chef de la guérilla ougandaise ultra-violente de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA). Même somme pour le Rwanda après qu’il eut mis un terme à son soutien militaire à la rébellion congolaise tutsi du M23.