Bangui - Le Commissariat de Police du 3ème arrondissement est fermé après des manifestations enregistrées dans la soirée du 27 au 28. Les raisons diffèrent mais elles mettent en cause le décès d’un habitant du km5. Du côté de la police, l’on affirme se retirer temporairement, le temps que les choses reviennent à la normale.
Selon des sources contactées depuis le KM5, tout est parti du décès d’un homme âgé d’une cinquantaine d’années. « Hier au début de la soirée, les policiers ont emmené et déposé à la mosquée centrale le corps sans vie d’un homme tué sur l’avenue Barthélémy Boganda. Des jeunes du secteur se sont révoltés et s’en sont pris au véhicule de la police, qu’ils ont brulé », raconte un habitant de KM5 sous le couvert de l’anonymat.
Une source proche de la Croix-Rouge Centrafricaine remet en cause cette version des faits, « il est difficile que les policiers puissent emmener des corps à la mosquée. Le plus souvent, lorsqu’un corps est découvert, ils nous font appel et c’est nous de la CRCA qui récupérons le corps. Là j’émets de fort doute ».
La version de la Police est à l’opposé de celle avancée précédemment. L’argument de légitime défense est mis en avant pour expliquer les faits. « Il faisait nuit lorsqu’un homme en arme était en train de se promener. Nous l’avons intercepté et voulons le désarmer. Non seulement il a refusé d’obtempérer, mais il cherchait à faire usage de la grenade qu’il avait sur lui. Nos éléments étaient obligés de le neutraliser », commente cette source proche de la Police Nationale, refusant de décliner son identité.
C’est cette goutte d’eau qui a fait déborder le vase, car peu après, un groupe de manifestants s’est présenté et s’est pris au véhicule de la Police Nationale et aux effets du commissariat. « Un Pik-up de la Police est détruit. Nos éléments, ne pouvant pas rester sur place, se sont retirés. Pour l’instant le Commissariat est fermé, le temps que la tension chute », dit-elle.
Après plusieurs mois de fermeture, le Commissariat de Police a été rouvert le 05 mars dernier.
Naim-Kaélin ZAMANE