Sembène Ousmane, l’une des figures emblématiques du cinéma africain a été honoré le 26 mai 2015 à 17 h 30 dans la salle de conférence de l’Institut GOETHE du Sénégal à Dakar, baptisé Au Cœur de la Littérature, à travers « Lire et Relire Sembène Ousmane», un livre écrit par un auteur pas de moindre, Docteur Ismaïla DIAGNE, professeur à l’Université Cheick Anta Diop.
Paru dans la production Harmattan qui accueille dans sa salle de conférence le 10 juin 2015 les amoureux du 7è art et les admirateurs de cet illustre et digne fils d’Afrique qui a marqué la littérature et le cinéma africain à travers ses œuvres, à l’occasion de l’anniversaire de sa disparition. Un ouvrage volumineux de plus de deux cent pages qui retracent la vie de Sembène Ousmane à Marseille en France quand il fut docker et son engagement volontaire dans l’armée française pendant la guerre de 1945 contre le nazisme.
Selon l’auteur qui a relaté son passé, Sembène Ousmane ne s’entendait pas avec l’autre littéraire l’ancien président feu Léopold Sédar Senghor. Les deux auteurs avaient chacun une pensée diamétralement opposé sur le développement de l’Afrique. Sembène Ousmane qui disait non au référendum de 1958 voulait une société africaine développée par les africains eux-mêmes et non par les occidentaux. Il avait horreur de l’injustice.
« Quand on sait que la vie et le courage des autres dépendent de votre vie et votre courage, on n’a plus le droit d’avoir peur », a dit le cinéaste sénégalais Sembène Ousmane.
A travers l’une de ses œuvres intitulée « le regard de la femme », Sembène Ousmane selon Ismaïla DIAGNE, a souvent posé le problème de la richesse féminine et surtout de la beauté naturelle de la femme africaine, en ressortant leurs vertus, leur ingéniosité. A titre d’exemple, les femmes africaines font toujours preuve d’ingéniosité quand il y a la crise en Afrique. En effet, c’est beaucoup plus les femmes qui se battent pour nourrir les familles sinistrées, les victimes des conflits armés. Infatigables qu’elles soient, elles n’arrêtent de porter les lourds fardeaux, protéger les enfants et les porter dans les bras et sur le dos. Au Sénégal pendant la grève des cheminots au lendemain des indépendances, ce sont les femmes qui se décarcassaient pour nourrir les foyers, et pendant le partage des rations aux grévistes, c’est toujours elles qui géraient les repas de manière équitable et personne n’en manquait. Cette valeur intrinsèque féminine reproduit par l’auteur, l’on ne trouve plus à nos femmes qui se dépigmentent au quotidien pour plaire aux hommes. Cet aspect de transformation corporelle devenue monnaie courante en Afrique a été décrié par un autre auteur sénégalais, Cheikh Abdou Abass Diop, dans son roman intitulé « De la Teranga pour Modou » dans lequel il qualifiait les femmes africaines d’aujourd’hui de « rouge et noire ». Au regard, le visage est teinté couleur rouge mais les pieds sont noirs.
Selon le cinéaste Sembène Ousmane qui aimait la beauté naturelle, la femme naturelle mérite notre confiance et notre dignité. A-t-il encore déclaré qu’ « il ne faut pas épouser une fille qui a l’âge de votre fille » dans l’un de ses romans.
Réalisateur de « les tirailleurs sénégalais », film diffusé à Bangui en Centrafrique au début de l’année 2000 dans le cadre de l’Ecran Noir, Sembène Ousmane est un créateur prolifique qui a écrit une dizaine de romans et réalisé une dizaine de films. Il n’a pas pu réaliser le projet de son dernier film et la mort l’a appelé le 10 juin 2007. Un artiste demeure immortel à travers ses œuvres. Bientôt à GOETHE INSTITUT de Dakar, une semaine culturelle pour rendre hommage au grand cinéaste africain.
Quelques titres de ses œuvres littéraires :
– Une conscience africaine
– Le mandat
– Le docker noir…
– Faat Kiné
– Le bout de bois de Dieu
– La France bleu Picardie
Bangui, Pierre INZA Pour CNC