Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a déclaré ce weekend avoir exhorté plusieurs Etats à intensifier leurs efforts pour enquêter sur des allégations, selon lesquelles des soldats de leurs forces, déployés pour maintenir la paix en République centrafricaine, pourraient avoir commis des violations très graves, y compris des meurtres de civils, des exécutions sommaires, des enlèvements et des cas d'exploitation sexuelle de femmes locales, selon un communiqué de presse de l'ONU.
"Ces allégations sont extrêmement dérangeantes", a déclaré M. Zeid. "La population centrafricaine avait désespérément besoin de protection. Le rôle joué par les forces internationales dans l'arrêt des combats et des massacres sectaires les plus graves en République centrafricaine est inestimable et leur présence a incontestablement sauvé un très grand nombre de vies. Cependant, dans certains cas, les protecteurs tant espérés se sont transformés en prédateurs".
Plusieurs incidents, y compris ceux impliquant un usage excessif de la force, des disparitions forcées et des cas d'exploitation sexuelle et de violence, ont rapidement fait l'objet d'une enquête sur le terrain par des spécialistes des droits de l'homme des Nations Unies, et par la suite par la Commission d'enquête internationale sur la République centrafricaine, qui a fait un rapport sur une série de violations par les forces internationales en décembre 2014. La disparition d'au moins 11 personnes à Boali, une petite ville située à 80 km au nord de Bangui, en fait partie. Une mise à jour concernant cet incident est en cours de préparation, suite à l'envoi fin mars 2015 d'une deuxième mission d'enquête à Boali. Elle doit être publiée par le Haut-Commissariat cette semaine, indique le communiqué.
Les forces impliquées dans ces incidents n'opéraient pas sous le drapeau onusien. Toutefois, des soldats étrangers, y compris des forces de maintien de la paix des Nations Unies, ont, à d'autres occasions, été impliquées dans des crimes, y compris des cas d'exploitation sexuelle et d'abus.
"Il s'agit d'un problème récurrent impliquant des soldats étrangers opérant sur d'autres territoires et il est clair que davantage doit être fait pour y mettre un terme", a déclaré Zeid Ra'ad Al Hussein.
"Il est important de mener une examen approfondi de ce qui s'est passé, mais aussi pour bien faire comprendre que ces actes atroces ne doivent plus se répéter, ni maintenant, ni jamais", a-t-il dit.