Bangui - Les habitants de Boy-rabe ont exprimé ce matin leur sentiment de désolation, après l'incident du mercredi provoqué par des Anti-Balaka. Des échanges de tirs qui ont fait des blessés parmi les candidats qui composaient les épreuves physiques du Brevet des collèges au lycée Barthelemy Boganda, lieu où il a eu cette altercation entre les Anti-Balaka et les éléments de la Minusca.
D'après le constat fait par le RJDH ce matin, les activités ont timidement repris au quartier Boy-rabe dans le 4ème arrondissement de la ville de Bangui. Quelques vendeurs et vendeuses ont étalé des marchandises sur la place du marché. Les kiosques au bord de la route sont également ouverts. Certaines personnes vaquent librement à leurs activités mais avec peur au ventre.
La circulation a repris sur l'axe reliant ce secteur au lycée Barthelemy Boganda. Les éléments de la Minusca sont présents dans cet établissement scolaire. Malgré leur présence, les cours n'ont pas encore repris.
« C'est pas tout le monde qui apprécie les Anti-Balaka »
Patrick est l'un des vendeurs rencontrés ce matin au quartier Boy-rabe. Ce dernier souhaite que les forces de l'ordre soient basées dans ce quartier afin de mettre fin aux actes de violences. "Ce n'est pas tout le monde qui apprécie les Anti-Balaka dans ce secteur, mais nous n'avons pas la force de les arrêter", a-t-il dit.
Un autre habitant, Gaston Nguapérado qui est un ancien sous préfet, demande le rétablissement de l'autorité de l'Etat. "Le quartier Boy-rabe est comme un Etat dans un autre Etat. Il faut traquer les bandits de ce secteur. Nous en avons assez. La population se plaint. Le gouvernement doit réagir", a-t-il martelé.
"Je ne suis pas d'accord avec nos frères qui se disent Anti-Balaka. Tous le monde confond les habitants de Boy-rabe avec les Anti-Balaka. Cependant tout le monde n'apprécie pas ce que font ces hommes en armes", a avancé Edgar un autre habitant.
Plusieurs personnes interrogées ce matin ont partagé les mêmes sentiments et appellent les autorités de transition à veiller sur la population de ce quartier qui est "prise en otage par ses propres fils". Un appel lancé par un chef de quartier sous l'anonymat.
71 personnes ont été transférées à l'hôpital Communautaire
Ces personnes sont des élèves qui composaient les épreuves sportives au lycée Boganda. Parmi ces cas, trois cas sont un peu sérieux. "Une des victimes a eu une fracture au niveau de la clavicule droite, le service compétent a du s'occuper d'elle. Les deux autres sont des convulsions un peu sérieuses. Ils ont été maintenu et libéré dans la soirée", a indiqué le Dr Joachim Paterne Tembeti, Directeur de l’Hôpital Communautaire de Bangui.
Il a par ailleurs relevé que les cas moins graves ont reçu des traitements et ont été libérés plus tard. "Tous les médecins étaient mobilisés hier pour assister ces victimes. Ceci avec l'appui de l'ONG MSF présente dans ce centre", a-t-il indiqué.
A l'origine de cette altercation, les Anti-Balaka ont volé un véhicule qu'ils ont conduit à Boy-rabe. Les casque bleus sont intervenus pour récupérer cet véhicule.
Judicaël Yongo