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Election présidentielle de 2015 : entre rêve et réalité !
Publié le jeudi 4 juin 2015  |  Centrafrique Libre
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Depuis sa fondation par son ingénieur concepteur Barthélémy BOGANDA, la République Centrafricaine n’a cessé de faire une descente progressive en enfer. Ceux qui se sont installés dans le fauteuil du père fondateur de la RCA ont divisé et subdivisé les Centrafricains pour mieux régner. La corruption, le tribalisme, le népotisme se sont développés structurellement et culturellement, affectant tous les niveaux et échelons, du gouvernement au citoyen lambda. L’électricité et l’eau courante font cruellement défaut même dans la capitale Bangui. L’espérance de vie et le niveau des revenus connaissent de sérieux reculs.

La gestion du pouvoir est devenue opaque et confuse à telle enseigne qu’il est devenu impossible de faire une distinction entre le gouvernement et le parti au pouvoir. Le commerce demeure le monopole des étrangers qui se sont installés dans notre pays. Le pouvoir d’achat du citoyen est devenu très faible à cause de nombreux arriérés de salaires laissés par les régimes qui se succèdent au pouvoir, et le Smig salarial n’est pas toujours revalorisé.

Le macro-environnement politique est toujours marqué par une incroyable inculture politique et faiblesse intellectuelle, qui divisent et abrutissent le peuple. Tous ceux qui ont eu la chance de diriger ce pays l’ont géré de manière prédatrice et l’ont finalement tiré vers le bas, vers une catastrophe politique indescriptible.

Cette situation s’est traduite par l’effondrement de l’armée, la privatisation de la violence, et des milices qui font désormais régner leur loi. Les différents forums de réconciliation n’ont pas mis fin à la répression et, ne pansent pas non plus les plaies de la division pour renouer autour de la paix et les droits de l’homme. Ces forums demeurent en général du simple bavardage qui ne traite pas des problèmes de fond ou d’inégalités sociales minant les différents groupes socio-ethniques. C’est tout simplement du temps et de l’argent perdu !

Bientôt, les centrafricains se donneront rendez-vous devant des bureaux de vote pour choisir leur magistrat suprême. Présentement, le peuple Centrafricain démontre une remarquable indifférence face aux candidats qui continuent de pousser comme les champignons. Pourquoi ? Eh bien, la raison réside dans le fait que parmi ces candidats, nombreux sont ceux qui ont déjà géré ce pays et ont suffisamment prouvé leur limites avec plusieurs mois d’arriérés de salaires, pansions et bourses.

Certains étaient déjà là comme premier ministre ou ministre quand des régimes au pouvoir signaient des contrats avec des mercenaires étrangers (Kodo, Banyamulenge, zakawa, etc.) pour violenter et torturer le peuple. Ils étaient là quand des miliciens connus sous les noms de karako, balawa et sarawi terrorisaient et mutilaient des Centrafricains. Ils étaient encore là quand des mercenaires étrangers violaient nos mères, nos femmes, nos filles et nos sœurs sous nos yeux ! Ils étaient encore là quand DJOTODJA recrutaient des mercenaires Tchadiens et soudanais pour former sa fameuse coalition « séléka ».

Leur conscience ne leur reproche absolument rien ; ils ont oublié les souffrances qu’ils ont fait subir au peuple Centrafricain. Ils ont oublié qu’ils ont volé l’argent et les biens du peuple Centrafricain (par exemple le don japonais au peuple Centrafricain et de nombreux cas de détournements) ; ils ont oublié que durant leur règne des immeubles de l’Etat ont été bradé au gouvernement libyen. Ils rêvent tout simplement revenir au pouvoir pour reconstruire leurs villas qui ont été détruites durant une certaine période.

Ils rêvent revenir au pouvoir pour revivre le luxe ! Ne vous leurrez pas chers « présidentiables » ! Les époques ne se ressemblent guère. Le peuple Centrafricain, même les illettrés qui son souvent considérés par les politicards comme des bourriques ont déjà atteint une maturité politique. Le peuple notamment la jeunesse a déjà sellé vos sorts. Disons-le clairement : le peuple attend le moment opportun pour questionner sur les arriérés de salaires impayés jusqu’à ce jour, vos responsabilités dans la déconfiture de notre armée, les crimes économiques et politiques commis sous vos régimes, la haute trahison, etc.

Où étiez-vous et pourquoi n’aviez-vous pas démissionné ? Le peuple veut calmer sa soif sur cette préoccupation. Dans le cas contraire, reconnaissez que vous êtes des serviteurs méchants et paresseux. Vous n’êtes pas à la hauteur de l’attente du peuple. Si hier vous n’avez pas pu le faire, arrêtez tout simplement de rêver. Le peuple vous jettera dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents.

L’humiliation que vous avez fait subir au peuple ne restera pas impunie. Arrêtez donc de rêver et de vous bousculer. Le peuple a tout compris ; la réalité, est que ce peuple choisira lui-même son candidat. Comme Nicolas Machiavel la si bien définit, « la politique est un jeu où s’affrontent les passions et les intérêts ». Guidé par les passions, le peuple affrontera vos intérêts très bientôt. Les larmes qui coulent sur le visage du peuple Centrafricain ne l’empêchent pas de voir. La mémoire est encore fraîche pour tout oublier. Puisque vous ne saisissez pas encore la réalité, continuez de vous entêter et de rêver ; la réalité finira par apparaître quand les patriotes se lèveront pour vous déshabiller devant le peuple!

D.P. ISSAPA
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