En Centrafrique, le gouvernement s'est fendu d'un communiqué dénonçant des tentatives de déstabilisation du pouvoir en place et promet d'être implacable envers ceux qui tenteraient d'affaiblir le processus de réconciliation. Parmi les personnalités visées, certains anti-balaka qui se sentent traqués depuis la fin du Forum de Bangui.
Yvon Konaté, un des leaders anti-balaka de Bangui, arrive casquette vissée sur la tête et short de sport. « Pour passer incognito », dit-il. Il fixe d’ailleurs rendez vous à une quinzaine de kilomètres de la capitale, car il s'estime traqué par le gouvernement qui l'accuse d'être un de ceux à l'origine des échauffourées qui ont éclaté le dernier jour du Forum de Bangui.
«Soi-disant que je suis en connivence avec ces gens et qu’on a essayé de bouleverser la fin du Forum pour chasser la présidente Catherine Samba-Panza du pouvoir. Donc, ils ont interprété cela d’une autre manière. Je suis toujours dans mon coin, je ne sors plus. On me cherche partout pour m’arrêter, je suis vraiment bloqué», confie Yvon Konaté.
von Konaté estime que les revendications des anti-balaka n'ont pas été totalement prises en compte pendant le Forum et met en doute la possibilité d'un réel désarmement : « On a demandé la libération de nos hommes qui sont en maison d’arrêt parce que c’est eux qui ont commandé les troupes et qui connaissent bien leurs éléments. C’est eux qui sont habilités à venir auprès de leurs éléments pour demander à ce qu’ils puissent déposer les armes. Pour que le désarmement soit dynamique, il faut que ces gens-là soient dehors ».
A Bangui, le gouvernement est sur le qui-vive, alimenté par les rumeurs foisonnantes. La dernière en date : celle d'un envahissement du tarmac de l'aéroport de Mpoko pour empêcher la présidente de revenir d'Europe. Finalement, l'avion a atterri sans aucune perturbation.