Bangui- Le pont Yakité et une partie de quartier Sahara, situés dans le 3ème arrondissement de Bangui, sont transformés en marché à bétail et un lieu d'abattage clandestin. Dans ce secteur, les habitants fuyant l'insécurité se trouvent encore sur le site des déplacés de Camp des Castors ou sur d’autres sites.
A première vue du pont Yakité, le lieu est insalubre. Il dégage une odeur nauséabonde. Les peaux des bêtes abattus, les déchets et d'autres ordures sont étalés partout. C’est l'endroit où se fait l'abattage clandestin.
"C’est parce qu'on se sent en sécurité ici que nous avons transformé cet endroit en lieu d'abattage et le marché à bétail", a avoué Gambo l’un des bouchers.
Malick, coordonateur des bouchers du KM5, est partagé entre la vente et le suivi des autres bœufs à abattre. Il répond au RJDH en soulignant qu'ils sont conscients du danger que peut entraîner l'abattage en plein quartiers. "Mais nous le faisons d’une manière provisoire", a-t-il précisé.
A quelques mètres du pont de Yakité, dans le quartier Sahara, poussent des hautes herbes. Le secteur est encore désert. Dans la journée on ne peut entendre que le meuglement des bœufs. Le secteur est transformé en lieu de pâturage.
" C’est avec étonnement de voir que nous, habitants du km5, vivons ensemble avec les animaux. Nous sommes à la saison pluvieuse et cela pourrait entraîner des maladies", s'est plaint un habitant du KM5, sous couvert de l'anonymat.
Depuis la crise militaro-politique qu’a connue le pays, les bouchers du 3e arrondissement de la ville de Bangui, précisément ceux du KM5 n’ont pas accès à l’abattoir national qui est la SEGA (Société d’Etat de Gestion et d’Abattage) et se trouvant dans le 6e arrondissement de Bangui. Ces derniers ont choisi le secteur du pont et une partie du quartier Sahara pour l’abatage des bétails./Carole Bycekoan/Babikir Ousmane