L’opinion publique centrafricaine sait aujourd’hui que l’ancien Ministre d’Etat Abdoul Karim Meckassoua et la Cheffe de l’Etat de Transition Catherine Samba-Panza ne s’apprécient pas du tout. On se souvient par exemple que le 12 mai 2015, le passeport d’Abdoul Karim Meckassoua a été confisqué par le Commissaire de l’aéroport Bangui-M’Poko, semble t-il sur instruction de Catherine Samba-Panza. Catherine Samba-Panza et son entourage voient en Karim Meckassoua leur plus grand détracteur. Ce dernier est accusé de travailler secrètement à la déstabilisation de Catherine Samba-Panza, depuis Brazzaville auprès de son grand mentor Denis Sassou Nguesso, Médiateur International dans la crise centrafricaine.
On entend beaucoup de choses dans l’entourage de Catherine Samba-Panza sur Karim Meckassoua. Ainsi, Karim Meckassoua ne serait même pas né en Centrafrique, et ne pourrait pas dire aux centrafricains où est situé son village. Ses parents, Nigérians d’ethnie haoussa, sont arrivés en Centrafrique par l’intermédiaire du grand transporteur Alladji Dodo très connu au KM5 à Bangui. Meckassoua était alors âgé de 12 ans. Son père qui s’installe en RCA travaille auprès de Jean Bedel Bokassa comme agent de renseignements, ce qui lui aurait permis d’avoir la nationalité Centrafricaine.
Devenu citoyen centrafricain par naturalisation quelque mois avoir foulé le sol centrafricain, il a obtenu une bourse d’études de l’Etat centrafricain pour étudier en France. Dans ce pays, il était hébergé par l’un des leaders étudiants de l’époque, lequel sera même arrêté une fois rentré au pays, sur dénonciation du même Karim Meckassoua. Ce leader étudiant n’a la vie sauve que grâce à l’intervention de la France. Tout comme son père, il espionnait les étudiants centrafricains et fournissait des renseignements sur ces derniers à l’empereur Jean Bedel Bokassa.
Karim Meckassoua, après avoir terminé ses études, est resté en France et a mis son vaste carnet d’adresses au service du général François Bozizé pour la réalisation du coup d’Etat du 15 mars 2003. Convoitant la nationalité congolaise, il a préféré créer une société créer une entreprise au Congo Brazzaville plus JesuisàBanguien2015tôt qu’en Centrafrique.
Le camp Catherine Samba-Panza reprocherait ainsi à l’ancien Ministre d’Etat Abdoul Karim Meckassoua, un « nigérian » naturalisé centrafricain à 12 ans, le fait qu’il ait été boursier du gouvernement centrafricain, qu’il ait par la suite décidé de vivre à l’étranger au lieu de rentrer au pays travailler, Abdoul Karim Meckassoua se serait résolu de vivre à l’étranger, et de ne rentrer en Centrafrique que pour commander (Ministre), comme il l’a prouvé par le passé sous les Présidents Ange Félix Patassé et François Bozizé. Selon le camp Catherine Samba-Panza, et depuis la démission du Premier André Nzapayéké, Abdoul Karim Meckassoua serait très actif auprès du Président Denis Sassou Nguesso pour obtenir le départ du pouvoir de Catherine Samba-Panza afin de s’installer dans son fauteuil, d’instaurer une troisième transition et manœuvrer pour s’imposer ensuite comme le futur Président de la République. D’aucuns parlent même d’un véritable hold-up que Abdoul Karim MECKASSOUA voudrait réaliser pour évincer Catherine Samba-Panza, neutraliser les principaux favoris à la présidentielle et prendre le pouvoir sans trop d’efforts, c’est-à-dire sans passer par les urnes en contournant le peuple centrafricain.
Meckassoua n’a pas de parti politique ni ne milite dans aucun parti politique mais il est dans la politique par l’entremise des groupes armés qu’il soutient. Les libérateurs en 2003, séléka en 2012, FDPC de Abdoulaye Miskine et maintenant il cumule Séléka-Antibalaka pour assoir son appétit politique.
Certains vont même jusqu’à dire que Meckassoua méprise les centrafricains, qu’il les traite de grands enfants, fainéants et n’a pas d’attache dans le pays alors qu’il veut les gouverner. En plus, ce que les Centrafricains ne savent pas c’est que Meckassoua ne jure qu’au nom de l’Arabie Saoudite et du Qatar pour déverser des dollars aux centrafricains et en contre partie islamiser en douce le pays. Aux centrafricains de faire très attention et d’ouvrir les yeux sur ce Centrafricain de « papier » qui n’a aucune attache avec leur pays. Ainsi, ceux qui le connaissent bien le qualifient d’un monsieur gonflé, orgueilleux, et narcissique, bref sûr de son coup.
C’est ainsi qu’après avoir soutenu le général François Bozizé depuis Gonesse dans son coup d’Etat du 15 mars 2003, Meckassoua s’est retrouvé avec les Séléka, puisque ces derniers l’ont même adoubé en vain pour remplacer André Nzapayéké, mais c’était sans compter avec la vigilance de Catherine Samba-Panza qui lui a préféré Mahamat Kamoun.
Outre son soutien connu à ceux qui se lancent dans la déstabilisation de la RCA, Karim Meckassoua serait aujourd’hui accusé d’instrumentaliser les Antibalaka et Séléka pour faire échouer la transition, et faire tomber Catherine Samba-Panza. Celle-ci et son camp n’hésitent pas à voir en Meckassoua le commanditaire de l’insécurité afin de retarder au maximum la tenue des élections jusqu’au jour où les rapports de force seront en sa faveur. Meckassoua veut gouverner la RCA en s’appuyant sur l’étranger au détriment des centrafricains, et en garantissant les intérêts de ses amis étrangers. « Mais pour qui se prend t-il » répète le camp Catherine Samba-Panza à propos de Meckassoua. Est-il normal que les seules fois que Meckassoua soit descendu en Centrafrique, c’était juste pour être Directeur de Cabinet du Premier Ministre Jean-Paul Ngoupandé, ou Ministre et Ministre d’Etat sous le Président François Bozizé ! Quand il a été remercié, Meckassoua a chaque fois disparu du pays pour l’étranger. Mais, grâce à son grand carnet d’adresses, il négocie continuellement auprès de ses soutiens en France et en Afrique pour redevenir membre du gouvernement.
Le camp Catherine Samba-Panza jure en off de faire payer à Meckassoua son combat pour une transition sans Catherine Samba-Panza. Il se dit même que Meckassoua a beau avoir le soutien de Sassou Nguesso, mais Samba-Panza jure de ne jamais le nommer Premier ministre de transition. Et que si Sassou le veut il n’a qu’à le nommer Premier Ministre des Congolais ou lui céder son propre fauteuil Présidentiel. Car celui-ci n’a pas un parcours de combattant politique comme les autres pour pouvoir lorgner le fauteuil présidentiel en République Centrafricaine.
Marcellin KOYANGBO
Bangui pour CNC