En Centrafrique, les musulmans ont célébré la Tabaski, également appelée Aïd el-Kebir, dans un contexte rassurant de réconciliation. Malgré les difficultés persistantes pour les déplacés du quartier du PK5, autour de la mosquée centrale de Bangui, les quelque 8 000 musulmans y résidant ont pu se rendre dans leur lieu de culte et partager un repas en famille. Ils ont également reçu la visite surprise de la Présidente de transition, Catherine Samba-Panza. Le premier Ministre s'est quant à lui rendu dans le 7e arrondissement aux côtés de l'imam Kobine Layama, ainsi que de membres des anti-balaka. L'heure était aux messages de paix et de réconciliation.
Au PK5, cette journée de Tabaski a été marquée dans une ambiance de fête autour de la mosquée centrale. Une atmosphère rare dans ce quartier musulman de la capitale.
Pour l'occasion, la Présidente de transition, Catherine Samba-Panza, est venue saluer ses concitoyens musulmans. Ce geste a été apprécié comme le confirme Mahmoud Issène, le représentant de la jeunesse musulmane du PK5 : « C’est la première fois qu’elle nous a assistés dans une fête très importante. Les musulmans sont très contents, affirme-t-il. Elle est la maman de tous et elle doit aimer tous ses enfants ensemble comme elle l’a fait aujourd’hui. On a prié ce matin et après on est revenu. Certains qui ont des béliers, ils ont égorgé leur bétail et on a partagé le repas ensemble. Et on a même invité certains chrétiens avec nous. »
De son côté, le premier Ministre Mahamat Kamoun s'est rendu dans le 7e arrondissement de Bangui, entouré de la ministre de la Réconciliation, de l'imam Oumar Kobine Layama, et de représentants des communautés chrétiennes, tous invités pour l'occasion, dont des membres des groupes anti-balaka.
Pour Adrien Poussou, conseiller du Premier ministre, une telle rencontre est aujourd'hui possible parce que la réconciliation est effectivement en marche en Centrafrique : « Nos compatriotes ont compris que la religion n’a rien à voir avec la politique. Nos frères musulmans peuvent vivre avec nous parce qu’ils sont centrafricains. »
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