En séance d’explication devant le Conseil nationale de Transition, la présidente centrafricaine a tenu à faire des mises au point sur les multiples accusations portées contre elle
Elle a ouvert son propos par les suites à donner à l’accord de cessez-le-feu de Brazzaville. Tout en reconnaissant et en justifiant le retard accusé dans sa mise en œuvre, elle a demandé de ne pas se précipiter afin de ne pas revenir sur les erreurs du passé. En cela, si la soif de paix se ressent chaque jour au sein de la population, la réussite du processus de dialogue et de réconciliation est un enjeu qui engage la responsabilité des Institutions de la transition et de tous les acteurs impliqués dans la crise mais aussi celle de tous ceux qui l’ont subi passivement a-t-elle déclaré. Avec Brazzaville soutient-elle, un pas important a été franchi et nous devons désormais transformer en opportunité pour avancer résolument. Il constitue le pont devant permettre le passage vers une paix des cœurs et des esprits, seule alternative possible pour la refondation de la République Centrafricaine.
C’est la raison pour laquelle, Mme Samba-Panza a devant les « élus de la nation » appelé à ne pas lancer d'accusations hâtives après la disparition présumée de fonds donnés alloués à la RCA, ajoutant qu'elle apporterait des détails le moment venu. «les populations ne doivent pas se laisser distraire par des rumeurs non fondées, notamment de détournements de deniers publics et de retour des troupes tchadiennes dans ma garde rapprochée. Ma sécurité personnelle est actuellement assurée par le contingent Rwandais de la Minusca qui me donne entièrement satisfaction. Je n’ai donc pas de raison de revoir ce dispositif à l'heure actuelle », s’est-elle défendue. Elle a en outre expliqué comment les fonds angolais ont été utilisés tout en regrettant que le plus grand nombre se focalise «de manière malsaine sur la gestion d'une partie du don angolais correspondant à un milliard de francs CFA. Il s'agit de fonds politiques utilisés en partie pour assurer la sécurité du pays, défendre la politique du chef de l'Etat, comme dans tous les pays du monde. » Et d’ajouter sur susciter la curiosité, que par pur esprit de transparence, «le moment venu, je donnerais les éléments de réponse sur l'utilisation de ces fonds spéciaux qui a permis le fonctionnement a minima de l'Etat et l'apaisement de certaines forces vives et groupes armés. Beaucoup seront surpris de voir la longue liste des bénéficiaires de ces fonds dont ceux qui crient au voleur en ce moment».
La présidente n’en est pas rester là, afin de défendre son équipe, elle a préféré contrattaquer, sur les agitations actuelles. Notamment, en ce qui concerne la milice anti-balaka, qui a donné dimanche 48 heures à Mme Samba-Panza pour quitter ses fonctions. Elle a aussi demandé le départ de ses deux représentants au gouvernement. «Il nous est tous difficile de comprendre que de retour au pays, après mon séjour aux Etats Unis où j'ai défendu le dossier centrafricain avec conviction, fermeté et succès, il me soit demandé de démissionner pour satisfaire aux caprices des gens ayant pourtant eu une grande part de responsabilité dans la situation catastrophique actuelle de notre pays » s’est-elle étonnée. Et d’ajouter que pour elle, «ces agitations purement politiciennes sont essentiellement dues à des problèmes de conquête de pouvoir et de partage de postes. Les exigences et l'impatience des responsables de certains groupes à occuper des postes de responsabilité au sein du gouvernement, de l'administration ou des sociétés d'Etat et d'économie mixte, sans commune mesure avec leurs capacités réelles ou leur intégrité morale expliquent également ces agitations».
Avant de clore ses propos ouvrant sur la journée de restitution des accords de Brazzaville, la Présidente a appelé tout un chacun à garder son calme et sa confiance en elle. «Qu'ils ne se laissent pas abuser par les assoiffés du pouvoir à la recherche de raccourcis pour y parvenir» a-t-elle lancé.