Centrafrique : des casques bleus assistent au pillage des boutiques à côté du siège de la Minusca

News

Politique

Article

Politique

Publié le mercredi 8 octobre 2014 | Centrafrique Libre

© Autre presse par DR
Les casques bleus

La manifestation de ce matin au Km5 a chuté au niveau du siège de la Minusca où les boutiques ont été pillées devant les casques bleus.Suite au mécontentement des taximen, les sujets musulmans de Km5 sont aussi sortis dans la rue. Ils ont progressé jusque devant le siège de la Minusca en tirant en l’air. Les boutiques qui se trouvent à coté du siège de la Minusca ont été détruites par ces manifestants armés. Il s’agit de deux débits de boisson, d’une cafétéria et de quelques boutiques où sont vendus les produits de premières nécessités. Le pillage de ces boutiques et magasins s’est fait devant les casques bleus marocains chargés d’assurer la protection du siège de la Minusca, ceux assurant la protection de l’ambassade du Nigéria situé devant la Minusca et ceux qui sont basé à la Mamica (une base militaire où se livraient des tenues militaires).

Des casques bleus observaient les pillards qui s’en prenaient aux boutiques désertées par leurs propriétaires à cause des coups de feu. Le propriétaire d’un magasin s’est confié à ce sujet à Centrafrique Libre « je n’ai pas cru mes yeux. Nos boutiques sont pillées par les musulmans de Km5 devant les casques bleus marocains et autres qui étaient là. Ils passaient sans rien faire. Alors qui doit nous protéger ? ».

Les responsables militaires de la Minusca contactés par Centrafrique Libre n’ont pas souhaité se prononcer sur ce dossier « nous sommes en pleine opération. Il faut attendre que nous ayons des éléments » a répondu un responsable de la communication qui a requis l’anonymat.

Un responsable de la coordination des organisations musulmanes a confié que ses éléments n’ont pas attaqué des boutiques « je sais que des boutiques ont été pillées mais ce n’est pas nos éléments » a-t-il expliqué avant de préciser que « ce sont les casques bleus qui nous ont demandé de repartir et nous avons accepté ».

Notons que le mardi dernier, les casques bleus en patrouille dans le 4ème arrondissement ont laissé la foule torturer à mort un sujet musulman qui avait lancé une grenade sur la foule. C’est en présence des casques bleus que le corps de la victime a été brulé par la foule. Aussi, à la frontière centrafricano-camerounaise, les casques bleus camerounais ont appuyé les leurs pour mater la population entre dimanche et mardi, bilan une dizaine de morts.

En deux jours, les éléments de la Minusca ont donc assisté à Bangui à deux situations qui imposaient leur intervention.

Diane LINGANGUE