Au moins cinq personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées dans de nouvelles violences intercommunautaires qui ont éclaté mardi soir et se sont poursuivies mercredi à Bangui, ont indiqué des sources concordantes.
Selon un officier de la force des Nations Unies Minusca, "un sujet musulman conducteur d’une moto a attaqué cette nuit (...) des individus se trouvant au bord de la voie par des jets de grenade qui ont fait plusieurs blessés. Il a été poursuivi, attrapé et tué par des hommes non encore identifiés".
"Ce matin (mercredi), il y a eu une vive tension au (quartier) KM5 où un jeune homme, conducteur de taxi, a été tué par les musulmans qui ont incendié de nombreuses maisons", a ajouté la même source.
"Il y a eu des tirs de part et d’autre. Tout cela a provoqué un mouvement de panique. Les habitants se sont mis à fuir jusqu’au centre-ville à un moment donné, avant que la vie ne reprenne son cours normal", a poursuivi l’officier de la Minusca, notant que des musulmans armés tentant de se diriger vers les quartiers nord de la capitale ont été arrêtés par la force européenne Eufor-RCA.
Selon une source au sein de la gendarmerie, ces heurts ont fait au moins cinq morts: le motard, le conducteur du taxi et trois personnes dont les corps ont été retrouvés dans la rue tôt mercredi matin.
Japhet Ngbanguédi, un habitant, a accusé la présidente de la transition centrafricaine, Catherine Samba Panza. "Elle ne peut pas ordonner que les groupuscules d’individus armés opérant dans les quartiers nord soient désarmés. Et à chaque fois qu’ils commettent des crimes dans leurs zones, des représailles contre les non-musulmans, même innocents, sont menées par les musulmans", a-t-il dit à l’AFP.
La Centrafrique, ancienne colonie française riche en diamants et en uranium, a plongé dans un chaos sans précédent début 2013 avec l’arrivée au pouvoir de la Séléka, une coalition de rebelles à majorité musulmane, qui a pillé et placé le pays en coupe réglée jusqu’à son départ en janvier 2014. Mais les troubles intercommunautaires se sont poursuivis, des milices majoritairement chrétiennes persécutant à leur tour les musulmans.
Les violences agitent toujours régulièrement les quartiers nord de Bangui, où a été déployée l’Eufor-RCA.