Depuis l’incident de Malabo, la mise à l’écart de la présidente Mme Samba-Panza et l’annonce de la tenue ces jours des assises de Brazzaville au Congo, beaucoup d’actes ont été posés principalement par les acteurs politiques et autres leaders d’opinions. Montrant à suffisance que les Centrafricains de tous bords se passionnent pour cette première phase du Dialogue Inclusif Centrafricain. Une phase qui frôle le fiasco et qui sera suivie, selon les organisateurs de deux autres rencontres toutes aussi primordiales que celle des 21, 22, et 23 juillet 2014 à Brazzaville. Pendant ses trois jours qui semblent sceller le destin de ce qui reste de la nation centrafricaine, les différents belligérants armés ou pas vont-ils accepter de se parler sans se quereller, sans s’invectiver ; accepter de déposer les armes, si tel est le but de cette rencontre. Or depuis la résolution 2127 des Nations unies, force est de constater qu’en République centrafricaine, la situation va de mal en pis. Les rebelles n’ont toujours pas été désarmés, les populations ne sont pas rentrées dans leurs cases et la feuille de route du gouvernement de transition n’a toujours pas plus de visibilité.
Près de 150 participants invités à Brazzaville
Si le programme de la capitale congolaise prévoit trois phases, la première rencontre devrait recevoir environ 150 personnes de différents bords à savoir ceux annoncés : les regroupements politiques, des groupes armés non conventionnels, les Séléka, Anti-Balaka, APRD, FDPC, UFR, 3 RJ. Il y a aura également des délégués qui représenteront les entités suivantes : la Cour Constitutionnelle, la présidence de la République, la Primature, le Gouvernement, le CNT, le CNJ, l’OFCA, le Comité consultatif des femmes leaders, le CNAEC, la Plateforme religieuse, le Syndicat et groupement de syndicats, le GICA, l’UNPC, la Diaspora du Soudan et de Soudan du Sud, la Diaspora d’Europe, le reste de la Diaspora, les Communautés à risque, les Réfugiés et les déplacés. L’atelier devrait être présidé par le premier ministre, André Nzapayeke, assisté de deux vice-présidents. Le premier vice-président est Cyriaque Gonda des partis politiques qui ont refusé de participer au forum de Brazzaville et le deuxième vice-président est Mgr Dieudonné Nzapalaïnga, archevêque de Bangui et représentant de la plateforme religieuse.
Des résistances émergent
Depuis les fiascos des rencontres de Libreville et de Ndjamena à l’issue desquelles, la Centrafrique a continué de s’enfoncer, les diverses entités ont-elles véritablement pris consciences qu’elles doivent se parler sans intermédiaire ? Les organisateurs évoquent le terrain neutre pour expliquer la tenue des pourparlers intercentrafricains en terre « étrangères ». Ces mêmes sols qui abritent les milliers de Centrafricains qui y ont trouvé refuge. Pendant ce temps, dans les rédactions, des médias, les messages de suspension ne cessent de tomber, et la question de savoir : Finalement, qui sera à Brazzaville ? Qui parlera au non de qui ? Quel Centrafricain parlera au nom de tous les déplacés et sera entendu. Qui parlera au nom du Centrafricain lambda et se fera entendre ?
Le Forum Forbes Africa
Pendant que les Centrafricains tentent de se mettre autour d’une table pour se parler, Brazzaville et son président se préparent à accueillir d’autres invités plus importants et glamour. Alors quelle portée le président Sassou accordera-t-il à cette rencontre des Centrafricains. Lesquels ne semblent pas prêts à déposer les armes. Le Forum Forbes Africa (des 24 – 25 juillet 2014) avec ses prestigieux invités et participants ne va-t-il pas faire passer le Forum des Centrafricains à la trappe ? A deux jours de l’événement, qui voudrait encore parler d’armes, d’enfants malnutris, les migrants, de réfugiés, etc. ?
Si on préparait les assisses de Bangui et les échéances électorales
Depuis l’incident de Malabo, à suivre les déclarations des autorités de la Transition en Centrafrique, qui respecte encore ce pays ? Son tissu économique n’existe plus même si les ressources naturelles sont vantées à tout va. Aux dires des uns et des autres, leur exploitation et gestion serait à l’origine du chaos actuel. Si tel est le cas, et que les Centrafricains décident de déposer les armes dès cette phase de Brazzaville, les prochains rendez-vous seront cruciaux. Ils se présenteront comme des occasions de mettre définitivement la Centrafrique sur le chemin de la reprise de son destin. A quand le remaniement ? A quand la date des prochaines élections ? Ce sont peut-être des raccourcis, mais l’instabilité n’a que trop durée et les humiliations deviennent le quotidien de tout Centrafricain digne de ce nom, s’il n’est pas regardé avec condescendance quand il parle de son pays. Après Brazzaville, il est de la responsabilité de tous de s’accorder à donner une suite, un avenir à la nation Centrafricaine. Aucune autre capitale sous régionale ne semble prête à accueillir qui que ce soit.