La grande confusion dans laquelle s’est déroulée la dernière assemblée générale du Comité National Olympique et Sportif Centrafricain (CNOSCA) avec au sortir deux directions, l’une menée par Yvon Kamach (adoubé par le Président sortant Jacob Gbéti) et l’autre par Gilbert Grésenguet (Secrétaire général sortant, candidat à la Présidence contre le poulain de son acolyte d’hier).
La ligne de partage de ces deux directions est telle (un participant à cette assemblée a été poignardé) que depuis Lausanne, le Comité International Olympique (CIO) - longtemps complaisante avec la gestion du CNOSCA d’un même tandem pendant plus de vingt ans – a dû taper du poing sur la table en les sommant d’organiser dans les meilleurs délais une assemblée générale d’où sera issu un bureau et un seul.
Plainte pour menaces de mort ; accusations de voleur ; noms d’oiseau, etc… Voici le pitoyable spectacle que nous livrent les administrateurs du comité national olympique centrafricains sensés incarner et promouvoir les valeurs éthiques du sport, le fair-play et la tolérance….sur l’autel de leurs intérêts personnels et de ceux d’une coterie clanique, au su et au vu des autorités politiques et sportives nationales et internationales.
C’est ainsi et pas autrement qu’il faut comprendre et expliquer les lamentables résultats sportifs des équipes nationales, toutes disciplines confondues. Sous le règne du Président Jacob Gbéti et de son Secrétaire Général Gilbert Grésenguet, l’équipe nationale de basket-ball a dégringolé de la 5ème place à la queue du peloton africain au point de se faire repêcher pour la prochaine phase finale du championnat d’Afrique. La pagaille qui a émaillé les financements du CIO pour la préparation de l’équipe nationale et les fonds péniblement décaissés par l’Etat centrafricain se passe de commentaires.
Quant à l’équipe nationale de football, outre qu’il constitue un gouffre financier pour les caisses de l’Etat pourtant vides, sa gestion se passe également de commentaires. Les colossaux financements de la FIFA et ceux beaucoup moindre de la Confédération Africaine de Football (CAF) sont pourtant passés par là mais tous ces efforts sont vains lorsqu’on a affaire avec un véritable tonneau de Danaïdes.
L’obsession des dirigeants du CNOSCA à se maintenir coûte que coûte aux commandes ressemble à s’y méprendre à celle des Chefs d’Etat africains toujours tentés de réviser certains articles des constitutions de leur pays pour mourir au pouvoir. Pour les premiers, l’artifice passe par la création de fédérations sportives fantoches et aussi farfelues les unes que les autres (seules comptent leurs voix) ; pour les seconds c’est le tripatouillage des constitutions.
Comme si cela ne suffisait pas, le tandem du CNOSCA pourtant issu du secteur privé a désormais jeté son dévolu sur l’activité politico administrative pour boucler la boucle. Le Président a ainsi eu à occuper la fonction de Conseiller à Présidence de la République pendant longtemps, tandis que le Secrétaire Général est présentement Conseiller au Conseil National de Transition (parlement de Transition), Président du Conseil d’Administration du Fonds routier, Président de la Chambre de commerce, on en passe et des meilleurs ! Il faut certes beaucoup de gymnastique pour gérer tout cela à la fois mais on voit mal où est le sport dans tout cela.
Le tripatouillage des candidatures et de tout ce qui entoure l’assemblée générale montrent à l’évidence qu’on reprendra les mêmes pour continuer à gérer les intérêts de la coterie clanique pour les prochaines décennies…..peu importent les résultats sportifs.
Le plus ahurissant est l’entêtement des dirigeants sportifs qui continuent de croire que malgré leur bricolage dans le contexte de la crise la plus grave que traverse notre pays, ils pourront parvenir aux résultats positifs. Mal en a pris ceux du football dont les poulains se sont fait rosser proprement par l’Angola ce samedi à Luanda 0 à 4 buts pour un match comptant pour l’éliminatoire de la Coupe d’Afrique des Nations 2016. Si après cette déculottée la leçon n’est pas comprise pour qu’on arrête enfin de salir les couleurs nationales sur les aires de compétition aux niveaux africain et international, c’est à désespérer de ces dirigeants dont on finit par déduire que leur obsession à faire financer par l’Etat la participation de leurs poulains aux compétitions, procède plus par calculs pour des intérêts personnels qu’autre chose.
Dans ce cas, il revient donc aux autorités étatiques du secteur de prendre leur responsabilité en mettant le holà à cette dérive. Que comprendre dès lors que le ministre lui-même se substitue aux techniciens pour sillonner l’Europe à la recherche des basketteurs pour la participation de la RCA ! Ce n’est pas demain la veille… !
Rédaction CPI