Comme si les sommets ordinaires de l’Union Africaine ne se penchent jamais sur des problèmes vitaux de l’Afrique tels son développement, la démocratie, la gouvernance mais ils s’attèlent le plus souvent à gérer les turpitudes de certains des chefs d’États qui représentent à ce moment leurs nations. La précédente rencontre sinon l’avant dernière avait été emballée par le mandat d’arrêt lancé contre le président kényan Uhuru Kényatta.
Cette fois-ci encore, les chefs d’États africains sont devant un problème de taille, celui de la présence gênante du président Soudanais Omar El-Béchir, alors même poursuivi par la Cour Pénale Internationale.
En fin de compte à penser que la personnalité de Béchir est la plus en vue dans cette affaire, l’on se démarque peut-être de l’atteinte qui sera portée contre les institutions sud-africaines, déjà assez fragilisée par des émeutes xénophobiques encore fraiches dans les mémoires.
Béchir, point n’a besoin de le rappeler, dirige un État qui représente ce qu’il est avec la proclamation de la naissance du Sud Soudan et de ce qui y passe actuellement. C’est lui qui a atterri en Afrique du Sud, invité majestueusement par l’Union Afrique pour prendre part au 25ème Sommet de cette organisation continentale.
D’abord sur la délivrance du fameux billet d’invitation, l’on ne peut ne pas se demander si Nkosazana Dlamini-Zuma n’a pas pris le risque de parcours, pour ne pas dire revisiter les mandats d’arrêts émis par la Cour Pénale Internationale envers des dirigeants africains. Aujourd’hui Jacob Zuma, évitera de montrer aux yeux de la planète la solidarité agissante entre son pays et celle qui dirige cette instance actuellement. De là découle toute la réponse qu’on pourrait attendre de l’épisode Béchir en Afrique du Sud.
La non arrestation et le non transfèrement de Omar El-Béchir à la Haye comme l’aurait souhaité les tribunaux sud-africains et les organisations défenseurs des droits humain.
Mais ne pas le livrer jettera sûrement l’approche sur la vraie nature du pouvoir sud-africain et surtout le président Jacob Zuma sur qui des soupçons de corruptions vont bon train.
De tout ce qui précède nous retiendrons une seule chose : le conformisme suicidaire érigé en règle d’or dans l’UA en lieu et place de la solidarité autour des idéaux de paix, de justice, de la bonne gouvernance et du développement durable. Ce saut dans le mal auquel se préparent les chefs d’États et de gouvernement au 25ème sommet de l’Union Africaine nécessitera un autre saut qualitatif, un saut vers le bien et la vérité.
En attendant, la justice sud-africaine doit rendre son arrêt dans les heures qui suivent.
Mister