YAOUNDE, (Xinhua) -- Plus de 250 experts et responsables institutionnels prennent part depuis mardi à Yaoundé au Cameroun à une conférence internationale sur les industries extractives organisée à l'initiative de la Commission de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC), en partenariat avec la coopération allemande.
L'enjeu de ces assises est de permettre une meilleure valorisation des ressources du sous-sol des six pays membres ( Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, République centrafricaine et Tchad) de la CEMAC, de l'avis du président de la Commission de cette organisation régionale, Pierre Moussa.
"Le but de cette réunion, a-t-il déclaré à Xinhua, c'est de sensibiliser les cadres de la sous-région, les populations de la sous-région sur le fait qu'on dispose d'une ressource stratégique qui va constituer une filière extrêmement importante pour leur développement, pour leur accession à l'émergence et qu'ils ont donc le devoir impératif de mieux le gérer".
C'est une séance d'échanges et de débats ponctués de travaux en ateliers visant en l'occurrence à "renforcer les compétences de nos experts de la sous-région en matière de négociation des contrats, en matière de gouvernance sur les questions de mines, en matière de pilotage des projets miniers", a poursuivi l'ancien ministre congolais des Finances en poste depuis 2012.
L'Afrique centrale est une région réputée riche en ressources minières, qui constituent une part importante des économies de la région. "D'ailleurs, 40% de nos exportations (..) ont leur provenance de ce secteur extractif", a souligné le secrétaire d' Etat camerounais auprès du ministre des Mines, de l'Industrie et du Développement technologique, Fuh Gentry Calistus.
C'est surtout le pétrole qui domine ces économies. D'après une estimation récente de la Banque des Etats de l'Afrique centrale ( BEAC), il représente 35,6% du produit intérieur brut (PIB) sous- régional, 56,1% des recettes budgétaires et 69,1% des recettes d' exportation.
Faute de capacités techniques et financières, cette ressource et les autres matières premières extractives sont principalement commercialisées à l'état brut. "L'idée est que tout ce que nous produisons comme matière brute, que ce soit le bois et surtout que ce soit les mines, d'accéder à la transformation sur place", assure le président de la Commission de la CEMAC.
Selon lui, l'objectif de l'organisation de la conférence de Yaoundé est de permettre la mise en place d'une stratégique visant à corriger les erreurs qui ont fait que des pays du continent comme la République démocratique du Congo (RDC) ou la Guinée- Conakry "ont dû reprendre les négociations sur des contrats qu'ils ont trouvés léonins".
"C'est très important qu'il y ait des fondations très solides, pour que [l'exploitation minière] devienne une bénédiction et non une malédiction, comme on a vu dans les autres pays que vous connaissez",a pour sa part indiqué Fuh Gentry Calistus.