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Mme Catherine Samba-Panza, Chef de l`Etat de la transition |
L’histoire politique est ainsi faite que les bilans des actions des dirigeants et des chefs d’État se font en fonction de la position et de l’identité de leurs auteurs. Le bilan du partisan d’un régime et de celui de son opposant ne convergerait presque difficilement. L’on se souvient encore que dans les dernières heures qui ont précédé la chute du régime de François Bozizé, certains de ses caciques s’obstinaient à voir le vrai dans le véritablement faux.
Cependant, le bilan dans ces lignes, de la visite de Catherine Samba-Panza au 25ème Sommet Ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de l’Union Africaine ne souffrira pas forcément de ce fatalisme et ce déterminisme. Il sied de revenir à dessein sur certains vocables qui se sont montrés dominants dans le discours de celle qui représentait la République Centrafricaine à ce grand rendez-vous. L’interview exclusive de Catherine Samba-Panza sur la Radio France Internationale aura été le lieu par excellence de la découverte de ces mots. A la question de Sonia Rolley de savoir « Vous avez reçu une réponse positive en Afrique du Sud? Est-ce qu’il y a déjà des sociétés qui seraient intéressées pour revenir? », elle répond, « Nous avons fait la journée porte ouverte. J’ai tous les ministres sectoriels concernés qui sont là. Ils ont eu des contacts sectoriels. Je n’ai pas encore fait le point pour vous dire quels sont les engagements fermes que nous avons reçus ». Mais plus en amont à d’autres interrogations, l’on écoutait « nous demandons aux investisseurs de revenir », « nous commençons à faire un plaidoyer », « …de l’appel que nous lançons au secteur privé, aux investisseurs étrangers »…
Pour un homme averti, la RCA se lance handicapée dans une course. Derrière les allégations de la présidente de la République, se dessine clairement une Centrafrique dénuée de tout, un pays où le miel et le lait ont disparu, où l’étranger ne sera là que pour donner, pour dépenser et enfin pour se faire spolier. Or, nous y allons avec un prérequis inestimable, des ressources naturelles capables de faire bouger l’humanité tout entière et d’enrichir même le Pentagone ou l’Élysée. Une vérité qui se cache et qui est volontairement oubliée par ceux-là même qui devaient la promouvoir.
Lorsque Manuel Valls proclamait l’évangile du triomphe de la France à travers le Parti Socialiste le samedi 6 juin en fin de matinée à la tribune du 77e congrès du Parti socialiste qui se tient à Poitiers, li ne le dit pas parce que la France ne dépendrait pas des autres nations ni des autres firmes multinationales. C’est un état d’esprit qui prend appui sur un vécu à construire. Si pour une énième fois, le premier ministre français demande aux Français socialistes d’être « fiers » du bilan des trois premières années du quinquennat de François Hollande, c’est parce que selon lui, « si personne ne le dit, qui d’autre que nous le fera ? ».
Le Prix Africain du Genre pour l’année 2015 décerné à la cheffe de l’État de transition récompense la promotion de la femme dont fait montre la RCA depuis janvier 2014 mais pas forcément celle du développement économique, de la bonne gouvernance et de rupture avec les contre-valeurs de la Républiques.
Naim-Kaélin ZAMANE
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