Moussa Dhaffane, l’un des trois cadres fondateurs de la Séléka, a regretté sa participation à la lutte de la Séléka qui a abouti au coup d’Etat du 24 mars 2013. Il l’a dit, hier mercredi 17 juin, lors de l’émission du Réseau des Journalistes pour les Droits de l’Homme (RJDH).
Moussa Dhaffane, ancien 2ème vice président de la Séléka et actuel chef de la Séléka rénovée, a déclaré avoir regretté sa participation à la lutte de la Séléka à cause des conséquences de celle-ci « si c’était à refaire, je l’ai toujours dit, je ne le referais plus. Cela à cause des conséquences que cette lutte a eu sur la vie des citoyens centrafricains », a fait savoir Moussa Dhaffane qui pense qu’il est essentiel que la justice puisse sévir.
« Je n’ai pas peur de la justice et je crois que nous devons rendre compte au peuple centrafricain de la gestion que nous avons faire. Si la justice pense que nous sommes coupables, nous devons payer et si elle pense que nous sommes innocents, et bien on sera libre » a souhaité le numéro 1 de la Séléka rénovée qui se dit prêt à affronter la justice de son pays « je n’ai pas peur de la justice de mon pays. C’est pour cela que je n’ai pas quitté le pays malgré les opportunités qui se sont présentées à moi peu avant la chute du pouvoir de la Séléka ».
Interrogé sur la création de la cour pénale spéciale et les enquêtes de la Cour pénale internationales en cours en Centrafrique, Moussa Dhaffane reste droit dans ses bottes « je ne suis pas inquiet. C’est au peuple de me juger. C’est ce peuple qui doit dire ce que Dhaffane a fait, ce qu’il n’a pas fait et ce qu’il pouvait faire et qu’il n’a pas pu faire mais moi, je suis là » a indiqué l’ancien ministre d’Etat.
Moussa Dhaffane a été écarté de la gestion après une critique qu’il a faite de la gestion du pouvoir de l’Etat par la Séléka au moment où Djotodia était chef d’Etat et lui ministre d’Etat en chargé des eaux et forêt. Il a été accusé de tentative de déstabilisation du régime d’alors puis arrêté et mis en prison.
Moussa Dhaffane a été libéré cinq jours avant la démission de Michel Djotodia. Depuis lors, le courant ne passe plus entre ses anciens camarades et lui. Ce dernier a crée un nouveau mouvement qu’il a baptisé « Séléka rénovée » tandis que Michel Djotodia et Nourredine fondent le FPRC.
Moussa Dhaffane est le seul des trois fondateurs de la Séléka, dont le nom n’est pas encore cité dans des sanctions. Il est aussi l’unique qui n’a pas quitté la République Centrafricaine depuis que la Séléka a perdu le pouvoir de l’Etat. Mais que cache le regret qu’il annonce aujourd’hui ? Est-il sincère?
Diane LIGANGUE