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Attentats au Tchad: après les revers à l’international, nouveau coup dur pour Idriss Déby
Publié le vendredi 19 juin 2015  |  TchadConvergence
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La situation du Tchad avant les attaques terroristes du 15 juin 2015

1. En Centrafrique, le Tchad recule au second plan. Le pays demeure un acteur important mais un acteur comme les autres, plus un chef de file. Le Tchad est même moins important que certains acteurs en place même s’il reste incontournable dans la résolution de la crise centrafricaine;

2. Au Nigeria, le Tchad recule au second plan dans la lutte contre Boko Haram Le nouveau président nigérian Buhari a arraché le premier rôle dans la lutte contre Boko Haram et prend par ailleurs la tête de la lutte contre le terrorisme dans la sous-région. Sur la posture, le Tchad est passé du statut chef de fil en un acteur important mais comme les autres. Même s’il est reconnu que le Tchad fait un peu plus que les autres pays. Comprenez que la forme de ce que j’explique ne peut pas être brutale. La redistribution des cartes se fait dans la finesse et la subtilité mais le fait est là : Buhari prend la tête et Idriss Deby Itno comme les autres ou au mieux un bon deuxième;

3. Au Mali, le Tchad est au second plan. Le chef de fil est la France. Les actions héroïques du Tchad sont de l’ordre du passé, quand même la présence et l’apport du Tchad comptent nécessairement;

4. A l’international, toutes les initiatives et les actions du Tchad reculent ou échouent. Les tentatives de diriger les forces internationales sous le chapeau de l’ONU ou de l’Union Africaine, les tentatives diriger des grandes institutions africaines, les tentatives d’organiser des grands sommets,… Le dernier échec en date est celui de la présidence de la BAD où tout le continent africain a vu le Tchad d‘Idriss Deby Itno mordre le sol, concurrencé un temps par un pays comme le Mali et publiquement lâché par la France de bout en bout des élections.
Qui voudrait se présenter à une élection présidentielle avec un tel tableau d’échecs ? Considérant tous les reculs ou échecs à l’international et l’absence de piquants à l’intérieur du Tchad, comment redonner la main au président et le replacer sous les projecteurs dans un rôle d’acteur de premier plan ?


La situation du Tchad après les attaques terroristes du 15 juin 2015
Au lendemain du double attentat-suicide qui a fait au moins 33 morts et une centaine de blessés dans la capitale tchadienne, le gouvernement, après avoir attribué les attaques au groupe islamiste nigérian Boko Haram, a pris coup sur coup des mesures de sécurité très impopulaires.
D’abord, les voitures aux vitres fumées ont été interdites. Ensuite, le gouvernement a interdit le port du voile intégral cachant le visage pour des raisons de sécurité. «Le port de la burqa doit cesser immédiatement à compter de ce jour, non seulement dans les lieux publics et les écoles mais sur toute l’étendue du territoire», a annoncé le chef du gouvernement Kalzeube Payimi Deubet lors d’une adresse aux leaders des différentes communautés religieuses à la veille du début du Ramadan. «Le port de la burqa, ou tout autre système de port de turban où on ne voit que les yeux, ce camouflage est désormais interdit», a ajouté le premier ministre, demandant aux chefs religieux de relayer le message dans leurs «prêches», «lieux de cultes» et «mosquées». Il a précisé que «des instructions ont été données aux services de sécurité d’entrer dans les marchés et de ramasser toutes les burqas qui y sont vendues et de les brûler». Il a prévenu que «tous ceux qui refusent d’obtempérer et qui se hasarderaient à braver la mesure doivent être arrêtés, jugés en référé et condamnés».


Le Tchad est un pays majoritairement musulman. Les populations de N’Djaména ont trouvé ridicules et inefficaces toutes ces mesures qui porte atteinte à l’intégrité des hommes et femmes. Les détracteurs du régime considèrent même que ces mesures sont prises contre l’islam.
De l’autre côté, la société civile a demandé au gouvernement de faire preuve de discernement dans leurs traques des suspects : en effet, des tchadiens d’origines nigérianes (haoussa et Bornou kanouri) ne doivent pas faire l’objet d’exactions de manière systématique. Elle a mis en garde le Gouvernement contre des fouilles systématiques des habitations aussi bien à N’Djamena qu’en province étant entendu que sous le couvert de ces fouilles autorisées, des véritables pillages des biens des citoyens, des bastonnades et des violation très graves des droits Fondamentaux des citoyens avaient été effectuées par les gendarmes policiers et militaires dans un passé récent.
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