« Je ne comprends pas pourquoi les choses ne veulent pas bouger un mois après le forum de Bangui ». C’est en ces termes que Le Général Moussa Dhaffane a dénoncé sur le plateau du RJDH la passivité du gouvernement sur le dossier du Désarmement démobilisation réinsertion et rapatriement (DDRR). Un propos jugé d’incorrecte pour une source proche de la Primature.
L’ancien ministre d’État de la coalition Séléka et aujourd’hui président de Séléka Rénovée appelle à une sensibilisation des groupes armés de l’arrière-pays sur le contenu des accords du DDRR signés en marge du Forum National de Bangui.
Pour l’ancien 2ème Vice-président de la coalition Séléka, des pas positifs sont réalisés, mais ils doivent être étendus à d’autres régions du pays. « Nous avons déjà dressé la liste de ceux qui sont cantonnés à Bangui. J’ai fait un soi-transmis officiel que j’ai remis au Haut-commissaire du DDR qui rend directement compte au Premier ministre. La Minusca a également reçu copie de cette liste. Présentement, c’est elle qui donne des vivres aux éléments de Bangui», commente-t-il.
« Mais là n’est pas le problème a dit Dhaffana, le problème se trouve au niveau des éléments de l’intérieur du pays. Le gouvernement a très mal fait ce travail. Je comprends, on a présenté un accord la veille de la signature (accords de DDRR du forum national de Bangui, ndlr), c’est la même erreur de Brazzaville. Je n’avais que la nuit pour lire et analyser l’accord afin d’apposer ma signature le lendemain. J’ai signé les accords sans que les éléments maitrisent leur contenu. Aujourd’hui, il faut aller vers ceux de l’arrière-pays pour des sensibilisations ».
Une source proche de la Primature trouve incorrecte l’expression « rien ne bouge un mois après le forum de Bangui ». « Nous avançons bel et bien sur des priorités clairement définies lors du forum de Bangui. Une étape de rencontre avec les groupes armés sur le processus du DDRR vient de s’achever à la Primature. Le Haut-commissariat au DDRR est à pieds d’œuvre présentement », raconte cette source sous l’anonymat.
Sur la question du DDRR, la présidente de la transition répondait à RFI le 15 juin dernier, «Nous avons déjà quelques appuis qui ont été annoncés. Nous allons commencer par ce pré-DDR qui demande à peu près 8 millions de dollars. Le DDR en lui-même est lourd. Mais en ce qui nous concerne, effectivement, nous nous battons pour ces deux défis : le pré-DDR et les élections ».
Le processus du DDRR est perçu par beaucoup d’observateurs comme un passage obligé pour le retour de la paix en Centrafrique.