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Mines : la CEMAC pour un code minier commun incitatif pour les investissements (PAPIER GENERAL)
Publié le dimanche 21 juin 2015  |  Xinhua
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© Autre presse par DR
Nouvel effondrement meurtrier d`une mine d`or en RCA
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Une politique minière harmonisée et un code minier communautaire sont nécessaires pour permettre le développement d'une industrie propre à ce domaine qui fait encore défaut au sein de la Communauté économique et monétaire de l' Afrique centrale (CEMAC), préconise un plan d'action de cette organisation présenté lors d'une conférence clôturée vendredi à Yaoundé.
Pétrole, fer, bauxite, manganèse, uranium, diamants, or,.. : sans exception et à des degrés divers, les six pays de la CEMAC ( Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, République centrafricaine et Tchad) ont la réputation de former une région dotée d'immenses ressources du sous-sol, qui attirent des investisseurs de tous bords en quête d'opportunités d'affaires.
Avec l'Afrique de l'Ouest, la découverte de nouveaux champs pétroliers et gaziers offshores laisse croire que "la région maintiendra sa place géostratégique" dans l'exploitation minière sur le continent, de l'avis d'Isabelle Ramdoo, adjoint au chef de programme commerce et transformation de l'European Centre for Development Policy Management (ECDPM).
Sur la même liste que le Nigeria, le Gabon, la Guinée équatoriale,le Congo, le Cameroun et le Tchad sont classés parmi les pays importants pour les réserves d'hydrocarbures de cette Afrique occidentale et centrale.
Première économie de la CEMAC (environ 40%), le Cameroun enregistre un montant de 67 milliards de dollars pour l'apport du secteur extractif à son PIB en 2014, selon les estimations communiquées par Jean-Eudes Teya, commissaire au département de l' éducation, de la recherche et du développement social, chargé des droits de l'homme et de la bonne gouvernance au sein de la Commission de la CEMAC.
D'après les estimations, cet apport se chiffre à 34 milliards de dollars au Gabon, 29 milliards de dollars au Tchad, 28 milliards de dollars au Congo, 25 milliards de dollars en Guinée équatoriale et 2 milliards de dollars en République centrafricaine (RCA), pays en crise.
Pour chacun de ces pays, l'économie est principalement tirée par l'exploitation du pétrole, qui représente 35,6% du PIB, 56,1% des recettes budgétaires et 69,1% des recettes d'exportation à l' échelle régionale, selon les estimations de la Banque des Etats de l'Afrique centrale (BEAC).
Dans son exposé sur l'état de la mise en oeuvre de la Vision minière africaine (VMA) de zone CEMAC lors d'une conférence internationale tenue de mardi à vendredi à Yaoundé sous le thème " industries extractives et développement durable : enjeux et perspectives", Dr.Teya a soutenu la nécessité d'élaboration d'une politique minière harmonisée et d'un code minier communautaire pour cette zone.
L'enjeu, a-t-il expliqué, est la mise en place d'un cadre juridique commun incitatif pour les investissements et favorable à l'accélération de la croissance économique des différents pays de la région et au progrès social de leurs populations respectives à travers notamment le développement d'une industrie minière qui fait encore défaut.
"La vision minière pour l'Afrique a comme objectif les années 2050. Dans ce cadre-là, nous sommes en train de faire aussi l' élaboration d'une vision sous-régionale qui ira certainement dans un délai un peu plus court", a-t-il souligné à Xinhua, relevant l' avantage de lisibilité d'un code minier unique "pour les investisseurs, d'où qu'ils viennent, sur l'encadrement juridique, fiscal, etc., qu'ils vont trouver".
Le constat montre que la mise en oeuvre de la Vision minière africaine n'est pour le moment pas évidente dans cet espace à cause d'une série de contraintes, qui se traduisent par exemple par l'existence d'une cartographie faite de bases de données pas très fiables pour permettre une connaissance plus systématique du secteur.
En outre, les soutiens financiers adaptés en modalités et en durée ne sont pas toujours disponibles, de même que les technologies et les équipements adéquats restent encore l'apanage des Occidentaux, observe par ailleurs le commissaire Jean-Eudes Teya. C'est ce qui explique, selon lui, le fait que la prospection alluvionnaire de certaines ressources soit effectuée dans des conditions rudimentaires.
C'est le cas des minerais de diamants, de l'or ou encore du coltan qui, contrairement dans d'autres pays comme la République démocratique du Congo (RDC) et l'Afrique du Sud, font parfois découvrir des gisements sédimentaires avec un taux de concentration très faible, ne permettant pas de supporter une activité en investissement lourds.
A ciel ouvert, l'exploitation artisanale de l'or surtout se caractérise dans bien des cas par la présence des enfants sur les sites de travail, des mines creusées dans la terre à une profondeur atteignant parfois les 10 mètres et débouchant sur des galeries non éclairées, avec à la clé des risques d'accidents et d' éboulements.
Pour Isabelle Ramdoo, pour pouvoir attirer les investissements nécessaires au développement d'une industrie minière, les pays de la CEMAC doivent oeuvrer à fournir des mesures incitatives, améliorer le climat des affaires, réduire les coûts opérationnels des entreprises,améliorer la compétitivité, fournir des infrastructures efficaces,faciliter l'accès au financement.
La Commission de la CEMAC planche aussi sur un projet de construction d'une raffinerie de pétrole et d'une plateforme de stockage des produits pétroliers communautaires.
Ce sont des initiatives appréciables dont la concrétisation dépend cependant de la volonté des leaders politiques de cette région à surmonter leurs égos, comme en témoigne l'exécution bloquée depuis des années de la fusion des bourses des valeurs mobilières de Douala(Cameroun) et de Libreville (Gabon), ou tout simplement celle liée aux accords sur la libre circulation des biens et des personnes.
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