Depuis presque trente ans, il règne sur le foot africain. Ses méthodes, son style, son obstination à vouloir se maintenir à la tête de la CAF sont souvent critiqués, mais le Camerounais tient bon. Et le scandale qui a emporté Sepp Blatter, le patron de la Fifa, ne l'a pour l'instant pas ébranlé.
Football africain : Issa Hayatou
Football africain : Issa Hayatou "forever"
Image furtive, le temps d’une élection gagnée d’avance, mais qui a fait le tour du monde : à l’aise, confortablement installé, un grand échalas à la peau noire et au regard las trône dans le fauteuil du maître de cérémonie. Yaya Issa Hayatou, prince de Garoua, roi d’Afrique… et maintenant empereur du football mondial en lieu et place de Joseph « Sepp » Blatter ?
Ce ne fut, le 29 mai à Zurich, l’épicentre de la planète foot, que du provisoire. Blatter étant candidat à sa propre succession à la tête de la Fifa, il revenait à Hayatou, son premier vice-président depuis huit mois (« vice-président senior », titre honorifique que seule explique sa longévité au sein du gouvernement mondial du football), de diriger le vote. Mais depuis que le Suisse a annoncé, le 2 juin, sa démission d’ici à 2016, quatre jours après sa réélection sur fond de scandales, certains y voient déjà un augure. Son successeur pourrait être désigné entre décembre 2015 et mars 2016. Si, d’ici là, Blatter était contraint de quitter le navire plus tôt que prévu sous la pression de la justice américaine, c’est à Hayatou que reviendrait la tâche d’assurer l’intérim. « Scénario peu probable », glisse-t-on dans son entourage. Mais qui aurait pu prédire la chute du roi Blatter voici à peine trois semaines ?
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