Aussitôt le nouveau calendrier électoral élaboré, l’opinion doute déjà du respect de ce nouveau chronogramme devant conduire aux élections législatives et présidentielles afin de mettre fin à la longue transition dirigée par Catherine Samba Panza.
"C’est possible que ce délai soit tenable, à condition que l’Autorité nationale des élections puisse boucler son budget de 18 millions de dollars", estime Nicolas Tiangaye, ancien Premier ministre et actuel président de la Conférence des présidents de la plateforme de l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Transition (AFDT). Selon lui, il est certes impérieux de mettre fin à cette longue transition ; mais encore faudra-t-il qu’au sortir desdites élections, le pays dispose "des institutions qui ont l’onction populaire et ainsi finir l’année en cours avec des élections démocratiques".
Et pour ce faire, il appelle les autorités de la transition à revoir les dispositions empêchant les réfugiés et les déplacés à prendre part aux différents scrutins. "Ce que nous souhaitons, c’est que la majorité de la population puisse participer à ces élections. C’est notre souhait. Néanmoins, dans les conditions actuelles, il sera bien entendu difficile que tout le monde y participe, d’autant plus que nous avons environ 400 000 réfugiés dans les pays voisins et 500 000 déplacés internes. Il faut donc tenir compte aussi de tous ces éléments-là", a-t-il laissé entendre.
Même son de cloche au niveau du Parti National pour un Centrafrique Nouveau (PNCN), parti de l’ancienne majorité présidentielle sous François Bozizé. Là, on pense que même s’il y aurait un certain retard dans ce nouveau calendrier électoral, que les autorités fassent pieds et mains pour que la transition n’aille pas jusqu’en 2016. "On peut effectivement organiser les consultations référendaires, les élections législatives et la présidentielle en octobre, novembre, décembre. C’est la période que je considère adaptée", a indiqué Cyriaque Gonda, président dudit parti.
En d’autres termes, il dit penser que "les élections constituent une opération vitale pour une nation, et particulièrement une nation qui est en crise comme la RCA. Décembre devra être une date butoir, de façon à ce que l’on donne l’espoir à notre peuple". Pour cela, a-t-il conclu, "à partir de l’année 2016, un nouveau commencement avec un acte refondateur qui devrait vraiment nous aider à revenir dans le concert des nations".