Le président de la communauté islamique de Centrafrique, l’imam Omar Kobine Layama, a, dans un message à l’occasion du mois de ramadan qui a débuté le 18 juin dernier, appelé les Musulmans, qui se sentent vraiment Centrafricains, à profiter de ce moment de jeune pour se repentir, demander pardon à Dieu et tourner définitivement la page de la violence pour une véritable cohésion sociale entre les communautés
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Le message de l’imam Omar Kobine Layama est en phase avec la situation générale qui prévaut dans le pays depuis la fin, le 11 mai dernier, du forum national de réconciliation, caractérisée par l’apaisement et la libre circulation des personnes et des biens.
Dans le troisième arrondissement de Bangui où se sont repliés la majorité des Musulmans fuyant les violences qui les ont opposés aux communautés chrétiennes, la libre circulation des personnes et des biens est désormais redevenue une réalité.
Les Musulmans vaquent librement à leurs occupations et font leurs courses en toute quiétude dans les marchés qui se sont de nouveau achalandés en denrées de toutes sortes, ce qui permet à leurs familles de varier leur alimentation pendant les moments de rupture du jeà»ne.
Au marché du km5, un bastion musulman dans le 3ème arrondissement de Bangui, les vendeurs ambulants des fruits et légumes ont repris leurs activités abandonnées au plus fort des affrontements inter communautaires.
Seule la viande de bÅ“uf, très prisée en période de ramadan en Centrafrique, se fait rare, une situation qui s’explique par la débandade des éleveurs nomades peulhs. Fuyant les violences, ces derniers se sont en effet réfugiés dans les pays limitrophes avec leurs troupeaux.
Le sucre, le riz, la farine de blé se retrouvent également en abondance dans les marchés de Bangui à cause de la paix retrouvée dans les quartiers de la capitale centrafricaine où l’on assiste cependant à une flambée des prix de la plupart des denrées alimentaires importées.
Cette valse des étiquette est causée par l’enclavement du pays à laquelle s’est ajoutée l’insécurité sur le corridor Bangui-Douala où passent les denrées alimentaires et tous les produits manufacturés vendus à Bangui.
Le panier des ménagères musulmanes dont certaines viennent de reprendre les activités commerciales, leurs principales sources de revenus, est ainsi mis à rude épreuve.
Les grandes prières sont devenues impossibles dans la capital centrafricaine, les mosquées ayant été détruites lors des violences qui ont surtout ciblé les lieux de culte.
Seules deux mosquées ont résisté à la folie destructrice des lieux de culte qui s’est emparée des Centrafricains au plus fort des affrontements inter communautaires.
De nombreux Musulmans, fuyant les violences, se sont réfugiés dans ces lieux de culte, dont la mosquée centrale, qui ne peut cependant pas accueillir les grands rassemblements de prières, faute d’espace.
Avant le début du ramadan, des associations chrétiennes, dans le cadre des activités de cohésion sociale, ont nettoyé certaines mosquées pour les rendre fréquentables pendant le mois de ramadan.
La plupart de ces mosquées manquent cependant de toitures et ne peuvent par conséquent, être utilisées par les fidèles musulmans en cette période pluvieuse.
Toutefois, à cause de la paix retrouvée, le ramadan de 2015 est tout de même mieux vécu par les Musulmans de Centrafrique que celui de 2014 qui s’est déroulée en pleine période de crise.
BB/LMM/APA